Le tranchant des ténèbres - Chapitre 1
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La division Coscarla
Le voyage jusqu’à Coscarla prit plusieurs heures par le transpole. Les acolytes changèrent plusieurs fois de ligne, dans des voitures de plus en plus délabrées et vandalisées. Leurs laissez-passer et cognaugures furent vérifiés plusieurs fois par les agents suspicieux du Magistratum, les serviteurs du réseau de transport et autres officiels. Alors que leur trajet progressait ils traversèrent les espaces ouverts et l’air pur du district gouvernemental, descendant lentement au travers des niveaux inférieurs de la ruche et les vestiges d’une architecture autrefois splendide, maintenant réduits à l’état de ruines. Des tours-hab poussaient sur ce qui fut autrefois de magnifiques voûtes d’acier célestes tandis que les manufactoria s’étendaient sur des kilomètres, produisant un incessant vacarme tout le long du trajet. Plus ils s’enfoncèrent, plus leur environnement devint sombre, vétuste et insalubre. Ce furent les étendues inférieures de la ruche intermédiaire, le transpole n'allait pas plus loin. Au-delà de ce cercle se trouvait la sous-ruche où seule régnait la loi de la jungle.
Les heures de voyage permirent aux acolytes de faire plus ample connaissance. Ainsi, Ismhaêl se révéla être un agent plus expérimenté, ayant déjà participé à deux missions: l'une l'ayant conduit dans les mines de Sepheris Secundus et l'autre sur Locanthus. Pocus se souvint que cette affaire avait provoqué quelques remous au sein de l'Eglise et on avait même évoqué à mots couverts l'intervention de l'Ordre du Calice d'Ebène. L'adepte se demanda quel était le degré d'implication d'Ismhaël dans cette histoire. Norton était quant à lui l'un des ces soldats anonymes de la garde, combattant dans une guerre oubliée. Il avait cependant su attirer l'attention de l'inquisition et s'était vu proposer une nouvelle affectation que l'on ne refusait pas. Enfin Labienus était la caricature du copiste de l'administratum. Maigre, sans charisme, ni signe distinctif, il se présentait lui-même comme un humble bibliothécaire qui avait découvert un secret qu'il n'aurait pas dû.
Après être sortis de la station transpole, Ismhaël et ses compagnons découvrirent que Coscarla ressemblait à une ville abandonnée, enterrée, drapée dans les ténèbres sous un ciel de plomb. C'était un lieu froid et vide, où toutes les habitations et tours-hab étaient noircies par le feu, ou regardaient silencieusement au travers de leurs centaines de fenêtres brisées, tandis que d’anciennes arches et colonnes de granite noir se fondaient dans l’obscurité. L’éclairage le long de la voie publique clignotait et produisait une lumière pâle et crépusculaire. Des détritus et débris encombraient les allées latérales dans lesquelles les formes indistinctes de rebuts (ou pire) se dissimulaient.
Labienus frissonna:
" Ne trainons pas ici, rendons directement à l'adresse de Saul. C'est certainement le meilleur endroit pour commencer notre enquête. Qui plus est, nous pourrons toujours squatter son appartement le temps que nos recherches aboutissent."
Ses compagnons opinèrent du chef, mais aucun d'entres eux ne connaissaient les lieux et il allait être difficile de se fier aux panneaux d'indication car la plupart avait été vandalisé ou brûlé. Ce fut à cet instant que Norton avisa le poste des forces de l'ordre non loin de la station. Cette boite de lithobéton de deux étages évoquait une petite forteresse et plusieurs membres de l'Adeptus Arbites se tenaient à proximité de ses portes. Les acolytes fendirent la foule des miséreux et pénétrèrent sur la place où se dressait le commissariat. Ce vaste espace ouvert était dominé par une statue de granit de plusieurs dizaine de mètres de haut qui témoignait de l'époque où cette région faisait partie des domaines de la noblesse.
Norton s'approcha d'un des agents qui les avaient visiblement repérés dès leur arrivée. Cela n'était pas chose difficile au vu de leur allure et de leur équipement paramilitaire. L'échange fut pour le moins glacial, l'agent de l'administratum posant plus de questions que ne donnait de réponses. il sembla à Pocus que le représentant de l'ordre devint plus suspicieux encore à l'évocation de la tour-hab 717 et des réponses évasives du squat et d'Ismhaël quant aux raisons de leur présence. Il finit cependant par indiquer vaguement une direction qui allait les conduire à traverser le marché.
Se fiant aux indications de l'arbites, les acolytes s'enfoncèrent un peu plus dans le quartier en direction du marché. Situé à l’opposé de la place par rapport au poste des forces de l’ordre, ce ramassis hétéroclite d’étals, de camelots, de restos à ciel ouvert et de bric à brac de ferrailleurs était ce qui se rapprochait le plus d’un commerce légal dans le sud de Coscarla. Ismhaël se sentait chez lui au milieu de la foule et il proposa à ses compagnons de sentir un peu l'atmosphère du secteur. C'était selon lui le meilleur moyen d'en apprendre un peu plus sur ce qui se tramait ici. Bientôt, les compagnons se retrouvèrent "attablés" à manger de la foodstreet d'origine douteuse, tout en écoutant les locaux. Ismhaël poussa son enquête l'air de ne pas y toucher en glissant quelques trônes à un camelot et en acquérant un vieux manteaux de ruchard pour remplacer celui trop voyant de Labienus.
Le vendeur se laissa rapidement aller à quelques confidences:
- Cet endroit est en train de crever et les rats viennent bouffer sa carcasse. Les narcotruands, ces salauds qui crèchent à l’Union des ouvriers, les récupérateurs et ferrailleurs également… C’est la loi de la ruche évidemment, mais j’aurais aimé ne pas assister à ça !
- Cela me peut pas être aussi terrible que cela. Tout le monde sait que la vie dans les rues est difficile pour les sans-grades.
- Certes, mais ici c'est pire. Il y a eu des disparitions… envolés, vous savez. Les gens n’en parleront pas, pas maintenant, mais tout le monde sait que ça arrive. Au début, on disait qu’ils avaient déserté, mais les gens ne partent pas comme ça, en laissant le peu qu’ils ont derrière eux… N’est-ce pas ? Certains disent que ce sont ces rebuts qui vivent dans les tours-hab abandonnées ou peut-être même ce salaud avec un couteau qui traîne du côté de l’Union des ouvriers. Mais même eux ne traînent pas dehors une fois les ténèbres tombées."
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Promenade dans le district |
De leur côté, Pocus et Labienus eurent la confirmation que les choses s'étaient détériorées depuis que le consortium Tentalus avait revendu un grand nombre de contrats serviles et que la panne généralisée d’électricité consécutive au grand incendie, avait réduit à néant toute activité commerciale viable. Tout le quartier semblait vivre sous une chappe de peur et de terreur à peine contenue qui n'avait pas échappé à Norton. Le vétéran de la garde pouvait la ressentir dans le moindre de ses os, comme lorsqu'il pressentait un assaut imminent dans les tranchées de Tranzalore.
Ismhaël confirma le ressenti de Norton car avant de quitter le commerçant, ce dernier lui avait glissé un conseil:
- " Ne vous retrouvez pas dehors lors du cycle nocturne mon ami. Vous trouvez que c’est sombre maintenant… Quand l’éclairage baisse, la lumière s’en va et… eh bien… Que le Trône vous vienne en aide si vous êtes piégé dans le noir, c’est tout ce que j’en dis. "
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Un morceau du secteur de Coscarla afin de planter le décors |
Quelques heures plus tard, laissant le marché derrière eux, les acolytes dépassèrent rapidement une place dominée par le hall de l’Union des ouvriers comme l'indiquait le nom sculpté sur le fronton du bâtiment. Cependant l'immeuble avait été vandalisé et semblait désormais servir de QG à un gang dont les membres étaient aisément identifiables à leur tenue bariolée bleu et mauve.
Peu désireux de se frotter aux gangers, les acolytes poussèrent jusqu'à la tour-hab 717, bloc grisâtre de dix étages dont les fenêtres étaient ornées d’arches sculptées et de balcons gravés de l’emblème du scarabée. Ignorant l'ascenseur dont les portes béaient sur un grand vide obscur, ils s'engagèrent une cage d’escalier décorée de peintures murales endommagées représentant des ouvriers affairés et heureux, des nobles dispensant des dons depuis les hauteurs et diverses icônes des puissants de la cité.
Où les premières pistes sont dévoilées
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Norton le vétéran squat |
Hormis les bruits étouffés parvenant au travers de quelques portes closes, tout le bâtiment semblait désert, silencieux et vide de toute activité. Ignorant les rares habitants, les acolytes tracèrent jusqu’à la chambre de Saul, où ils trouvèrent la porte entrebâillée et la serrure brisée. Immédiatement Ismhaël se mit en position de couverture avec Pocus, couvrant ainsi les accès au palier ainsi que la cage d'ascenseur béante. Dès que se fut fait, Norton repoussa la porte du pieds et se rua à l'intérieur fusil laser pointé, Labienus sur les talons.
Le squat capta immédiatement la présence d'une personne tentant maladroitement de se dissimuler derrière le lit dans un coin, pelotonnée dans un pardessus trop grand pour elle et tenant fermement un sac à dos contre sa poitrine. Tout en diplomatie, il hurla de sortir les mains bien en évidence sous peine de finir avec un trou entre les deux yeux.
Lorsque la personne se redressa, apeurée, les acolytes reconnurent la sœur de Saul, Lili, une jeune femme qui semblait avoir vieilli prématurément à cause des soucis. Toujours suspicieux le nain lui arracha son sac et entreprit de le fouiller pour voir si elle n'y caché rien d'illégal ou de dangereux. Labinus, tout en la gardant sous la menace de son pistolaser , entreprit de la scanner à l'aide du bio-auspex. Analyse et fouille ne révélèrent rien d'inquiétant et la tension dans la chambre retomba.
L'entretien qui s'en suivit révéla une ouvrière douée qui craignait de quitter Coscarla avant que le mystère de la disparition de son frère ne fut résolu. Elle ne cacha pas son soulagement en apprenant que le Licteur Locan avait finalement fait remonter sa plainte. Bien que les acolytes laissèrent planer le doute quant à leurs employeurs, il devint évident pour la jeune femme qu'ils incarnaient l'autorité du magistratum qu'elle qu'en soit la branche.
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Norton découvre une Lili Arbest terrifiée
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La jeune femme était dévorée par le remord de ne pas s’être aperçue que son frère avait disparu depuis plusieurs jours. Cela s'expliquait par le fait qu'elle avait un contrat pour travailler dans la haute-ruche. Le temps qu'elle réalise qu’il avait disparu, plusieurs jours étaient écoulés. Elle l'avait cherché partout et s'était même rendue à l’Union des ouvriers pour retrouver sa trace. Les ouvriers et les narcotrafiquants présents ne lui avaient fait aucun mal mais tous l'avaient fixée avec des regards vides et elle avait alors su qu'elle ne reverrait pas son frère.
Pocus lui confirma abruptement que son frère était bel et bien mort et que son corps avait été découvert dans le Transpole. Arbest avait été identifié et une déclaration de disparition avait alors émergé des fichiers du magistratum. Labienus calma la jeune femme qui s'était effondrée à l'annonce d'une nouvelle longtemps pressentie et il lui demanda si c'est bien elle qui avait déclaré la disparition. Elle opina du chef, en précisant qu'elle était effrayée à l'idée de se rendre au poste de police. Elle s'était cependant adressé au
Licteur Locan. La réaction de l'arbites l'avait fortement surprise. Il était en effet passé du stade de la colère à celui de la peur.
Il l’avait faite jurer par l’Empereur-Dieu et saint Drusus de ne plus jamais parler de ça, surtout aux autres agents des forces de l’ordre.
Aux questions des acolytes, elle répondit qu'elle ne connaissait pas d'ennemi à son frère et qu'il ne trempait dans aucun trafic pour ce qu'elle en savait.
Si elle ignorait qui avait kidnappé Saul, elle fournit une nouvelle piste d'investigation aux agents inquisitoriaux. Ils apprirent ainsi que le jour de sa disparition, Saul trainait avec son meilleur ami
Evard Zed, Les deux hommes avaient l’habitude de noyer leur chagrin ensemble. Elle le présenta comme un alcoolo à moitié dingue, mais qui pourrait être au courant de quelque chose. Lili était persuadée de l’avoir vu au temple le matin même lorsqu'elle y était allée afin d’allumer une bougie pour l’âme de mon frère.
Enfin, elle annonça son intention de fuir le district car elle avait le sentiment d'être suivie depuis qu'elle était revenue et son appartement avait été fouillé la nuit dernière. Elle était donc bien décidé à prendre le dernier Transpole pour rejoindre le district Porphyrie. N'ayant plus aucune raison de la retenir, Ismhaël et Norton décidèrent de l'escorter jusqu'à la station de métro afin de s'assurer de sa sécurité. Durant leur absence, Pocus et Labienus visitèrent l'appart de Lili et découvrirent que la porte avait été enfoncée avec violence. Entreprenants, ils décidèrent de rester dans cette chambre durant le cycle nocturne dans l’espoir de découvrir ce qui se tramait ici. Ceux qui cherchaient à faire taire Lili commettraient peut être l'erreur de revenir ici.
Où l'enquête prend un tour plus violent
Alors qu'Ismhaël et Norton s'en revenaient de la station transpole, le cycle nocturne pointait, tout le district prit un aspect cauchemardesque tandis que faiblissait le réseau d’éclairage public. La lumière baissa brusquement et les habitants se hâtérent de s’abriter derrière leurs portes verrouillées à double tours. Alors que les ténèbres devenaient presque totales, les tours-hab se dressèrent telles des pierres tombales cyclopéennes dans un immense cimetière. Les rares sources de lumière provenaient de mousses luminescentes poussant dans les fissures des immeubles en lithobéton et irradiant une étrange et faible lueur.
Dans l'appartement de Saul, Pocus et Labienus avaient installé un camp sommaire en récupérant quelques oreillers et un matelas chez Saul et en improvisant une table sur une grosse glacière blanche. Après un repas vite avalé de barres protéinées et un point sur la suite des opérations à conduire, les tours de garde furent organisés …
La respiration de Labienus se fit plus régulière et plus douce alors que le silence l'enveloppait. Bientôt son menton tomba sur sa poitrine et il sombra dans un sommeil sans rêve. Les deux créatures se tenaient devant la porte de l'appartement, à quelques mètres à peine des cibles désignées. Sous couvert de l'obscurité, elles n'avaient eu aucun mal à se glisser dans l'immeuble à l'insu des acolytes. Leurs capteur auribus percevaient le moindre bruit à l'intérieur de l'appartement, où plutôt l'absence de bruit. L'heure était venue de frapper …
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Les voleurs de corps passent à l'attaque. |
La porte explosa sous l'impact des poings augmentiques et les voleurs de corps se ruèrent dans l'espace désormais accessible. Pris par surprise, les acolytes se dressèrent sur leur couche improvisée, Labienus poussa un hurlement réflexe et inutile: " Alerte !".
La vue des assaillants avait de quoi secouer les novices. Les créatures étaient partiellement recouvertes de loques, leur chair cireuse palpitant et se tordant étrangement sous leur peau presque translucide. Leurs articulations et doigts avaient été renforcés avec des bandes de métal pour éviter que leur chair ne se déchira et leur tête était couverte d’un masque cousu directement autour, au travers duquel brillaient d’un rouge terne des yeux augmentiques implantés.
Le choc de l'horreur passé, les acolytes réagirent promptement, et cela bien plus vite que les créatures ne s'y attendaient. L'aboiement du PM de Pocus se répercuta dans les couloirs tandis que plusieurs balles cueillaient la première abomination dans la poitrine faisant jaillir un fluide sombre et visqueux lors de chaque impact. Cela m'empêcha pas cette dernière de fondre sur Norton et de frapper violemment le nain à la poitrine. Sous la violence de l'impact, le squat bascula derrière le fauteuil sur lequel il se reposait. Il avait cependant eu le réflexe de ne pas lâcher son arme.
Ismhaël s'était vite repris et le grondement de son canon de poing emplit l'espace. Il avait pris pour cible la créature qui se tenait encore sur le seuil. Elle émit une sorte de vagissement grave en réponse à la blessure infligée. Désorientée, elle ne sut éviter le trait de laser émit par l'arme de Labienus. Les mutants étaient à l'évidence pris de court par la résistance de leurs victimes.
Sans réfléchir Norton, bloqué entre le mur et le canapé, utilisa son fusil sur le monstre qui le dominait. Le rayon laser fila vers sa cible mais cette dernière fit mouvement afin de se tourner vers Pocus et se faisant évita le trait brulant. Le prêtre de l'Empereur Dieu lâcha alors une nouvelle salve à bout portant sur son adversaire qui encaissa le choc.
La bataille tournait en la défaveur des voleurs de corps qui firent volte face et s'enfuirent dans les ténèbres du couloir, immédiatement pris en chasse par les acolytes. La première des abominations plongea dans la cage d'ascenseur. Alors que la seconde sautait à son tour, Ismhaël, Norton et Pocus ouvrirent le feu presque simultanément, les projectiles frôlant parfois Ismhaël en pointe de la poursuite. Le temps sembla se figer un instant, la créature suspendue dans le vide. Puis les chairs de l'abomination éclatèrent sous les tirs, projetant de toutes parts du sang corrompu et des lambeaux de chair putride.
Le silence se fit aussi brusquement que la violence avait éclaté. Quelques instants plus tard, les acolytes entourés le corps inerte de leur victime Celle-ci n'était plus que la parodie d'un être humain. La tête, sur laquelle ne subsistaient que quelques rares touffes de cheveux bruns et bouclés, reposait sur des épaules et un corps aux membre tordus.
" Par le trône de Terra souffla Labienus le cœur au bord des lèvres.
Fais ton boulot le scribouillard aboya Ismhaël. C'est toi qui a le nécessaire de bio-échantillonnage non ?
Labienus jeta des regards éperdus aux deux autres acolytes qui semblaient brusquement très vigilants, lui tournant le dos, et scrutant les ténèbres à la recherche du second monstre. Déconfis il s'attela à sa sinistre besogne. Il réalisa d'abord une rapide holovidéo de la scène, puis découpa avec le talent un singe d'arcardia l'une des mains augmentiques de l'aberration avant de prélever quelques bandelettes sur le corps et de les fourrer dans l'un des crytubes de Sand.
Tandis que Ismhaël et Norton jetaient le reste du corps dans une ruelle attenante à l'immeuble, Labienus vida le contenu de son estomac. Puis il se rendit sur le toit et y dissimula son sinistre trophée. Il ne souhaitait pas donner à l'arbites une raison de lui chercher querelle en transportant cet artefact hérétique.