jeudi 2 octobre 2025

✦ Hammer Time 7 : au cœur de la passion figurines à Lille

Une 7éme édition réussie, un sucés qui ne se dément pas

Ce week-end des 27 et 28 septembre 2025, la Maison des Enfants de Lomme (Lille) a vibré au rythme de la 7ᵉ édition du Hammer Time, grande convention dédiée au jeu de figurines et aux jeux de société avec figurines, organisée par le club lillois La Forge Ludique
. À mes yeux, il s’agit d’un rendez-vous incontournable pour tout fan de figurines, qu’elles soient sur table ou sur plateau.

Comme chaque année depuis sa création, l’événement a réuni passionnés, associations, bénévoles et professionnels autour du hobby. Pendant deux jours, les visiteurs ont pu naviguer entre 55 tables de démonstration et une vingtaine de stands spécialisés, tout en profitant d’animations variées : concours de peinture, initiations, activités grandeur nature… Parmi les exposants figuraient plusieurs figures bien connues : Des Tranchées aux Barricades, Torek, Thylgame (le ludicaire lillois), Monolith — partenaire fidèle depuis plusieurs saisons — mais aussi TGMC un habitué,  Alkémy et bien d’autres.

Comme aime à le rappeler Hiigy, le youtubeur de la chaîne Hiigy TV, le Hammer Time propose “les plus belles tables de jeu de figurines de France”. Et ce slogan prend tout son sens devant les décors spectaculaires installés pour l’occasion. Pour pimenter le tout, un concours de tables venait récompenser les plus belles créations, avec des prix décernés par le public. Nouveauté cette année : au côté du convoité Marteau de la Forge — attribué à la table ayant récolté le plus de votes cumulés (beauté et animation) — faisait son apparition l’Enclume de la Forge Ludique, trophée interne opposant les équipes du club dans une compétition amicale pour inscrire leur nom en lettres de feu sur l’enclume.


Un hippopotame de guerre, j'adore cette figurine

Pour ma part, j’ai eu le plaisir de participer comme démonstrateur, avec une mission simple : partager ma passion du jeu. Aux côtés de Greg, le grand maître de cérémonie, de son équipe et de nombreux amis, j’ai animé une table de Cthulhu: Death May Die. Certes, je ne jouais pas dans la même cour que les “pousseurs de figurines” aux décors monumentaux, mais le plaisir d’accueillir, d’initier et de faire vibrer les curieux n’en était pas moins intense.


 ✦ La veille de la bataille

Généralement, il est de coutume de remercier l’hôte en fin d’article, mais je souhaite le faire dès le début de cet article. La veille du Hammer Time 7, alors que la nuit étirait son ombre, la Maison des Enfants de Lomme était encore loin de l’effervescence du lendemain. Les stands étaient installés, mais pour la plupart encore inoccupés, et certains décors, pièces maîtresses des tables de démonstration, restaient à assembler. Dans ce calme chargé d’anticipation, Greg, président du club, veillait sur les derniers détails, accompagné de Simon et Antoine, occupés à préparer la pâte à crêpes pour la restauration du jour suivant. Il faut bien nourrir les visiteurs.

Le monastorium attend les sœurs de batailles

Le calme avant la tempête

Le village de Moonstone est désert, les habitants se terrent dans leurs demeures.


Un titan endormi attend l'ennemi.

Après des semaines de travail, chaque recoin de la salle était occupée, mais l’aventure n'était pas terminée : l’équipe allait devoir se lever aux aurores pour accueillir les démonstrateurs, les pros puis les premiers visiteurs et faire vivre le Hammer Time 7. Organiser un tel festival, c’est bien plus que quelques jours de salon : c’est une mission exigeante où passion, endurance et anticipation se conjuguent pour offrir aux participants deux jours exceptionnels. Je ne peux que remercier toute l’équipe pour le travail accompli, ainsi que la ville de Lomme pour avoir mis ses locaux à disposition pour cet événement ludique.

Mais passons aux choses sérieuses avec la présentation des tables de démonstration. 

***

 ✦ Exploration du multivers de la figurines

Commençons par l’historique, avec trois réalisations qui ont particulièrement retenu mon attention. La première mettait en scène les guerres coloniales, jouées avec le système Black Powder. Les visiteurs pouvaient découvrir, le samedi, la célèbre bataille d’Isandhlwana (1879), et le dimanche, la défense héroïque de l’avant-poste de Rorke’s Drift. Une immersion réussie dans l’histoire du Zoulouland.

Une redoutable ligne de feu britannique.

139 soldats britanniques (dont 35 malades ou blessés) retranchés dans la ferme de Rorke's Drift.

La seconde table était consacrée à V comme Victory de Tomahawk Studio. Sur une superbe table immersive, les combats prenaient place en Afrique du Nord, opposant l’armée italienne aux troupes du Commonwealth, avec un accent particulier sur les régiments sikhs. C’était l’occasion de tester les Italiens, qui feront leur apparition dans la prochaine extension consacrée aux nations “mineures”. Juste avant l’ouverture, j’ai eu la chance d’échanger rapidement avec l’un des auteurs, et il m’a convaincu : je sais déjà quel sera mon prochain achat.

Les britanniques s'avancent vers leur destin.

Un magnifique train semble être l'enjeu de l'affrontement


Enfin, une table Bolt Action - tenue par une sympathique famille venue de Belgique -  proposait un affrontement plus classique entre Américains et Allemands, le tout porté par des décors signés More Terrain que j'apprécie particulièrement. 

Les allemands progressent sur la place du village.

L'humour est présent mais ce soldat allemand va avoir des soucis.

Plusieurs autres tables dédiées au second conflit mondial étaient présentes mais je n'ai eu que peu de temps à consacrer aux prises de vue étant moi-même démonstrateur.  Ma galerie de photos est donc limitée.


 ✦ Les mondes de la fantasy

En matière de tables fantasy, le choix était vaste et varié.

Les loups-garous ne craignent pas la lumière du jour.

J'ai beaucoup apprécié ce décors campagnard.
 
On pouvait admirer une très jolie table Ragnarok, immersive à souhait, avec les emblématiques Wulfens. Juste à côté, une table plongeait les visiteurs dans les champs de bataille de Warmachine, jeu de guerre situé dans le monde fantastique des Royaumes d’Acier. La pièce maîtresse en était une impressionnante tour dominée par une créature massive, sorte de troll, qui imposait sa présence sur l’ensemble du décor.

Même les trolls savent prendre de la hauteur.

"Elle m'a dit d'aller siffler là haut sur la colline " sur un air connu



La visite se poursuivait avec la magnifique table Moonstone de Chris et Antoine. Ce jeu d’escarmouche pour 2 à 4 joueurs entraîne ses participants à travers des terres sombres à la recherche de pierres de lune précieuses, inspirées des contes de fées. Les combats étaient presque inévitables, tant la perspective de s’emparer de ces gemmes attisait la convoitise des joueurs.



Une bande parmi d'autres.

Les monstres rôdent.

Pour ceux en quête d’univers plus mystérieux, Warcrow proposait de plonger dans un monde en pleine mutation, où la magie est de retour. Un brouillard mystérieux enveloppait Lindwurm et les échos du passé résonnaient à chaque pas.  Où alors il s'agissait des rires des Dingues de Jeux. Les visiteurs pouvaient également explorer Wormis, un jeu plus discret mais intrigant, invitant à découvrir une île surprenante et pleine de secrets.



Enfin, les amateurs de décors grandioses étaient transportés dans l’univers Conquest, dominé par un volcan impressionnant. D’immenses passerelles d’os permettaient d’accéder à l’intérieur du bâtiment, où régnait une atmosphère digne des visions de Hans Ruedi Giger. On aurait presque cru avoir découvert, au Hammer Time, les véritables origines de l’Alien. La faction Spire y défendait son territoire contre une horde de W’adrhŭn surgis des temps préhistoriques, et chaque recoin du décor contribuait à plonger les joueurs dans cette ambiance à la fois fascinante et inquiétante, l'opposition en la jungle luxuriante et le côté très artificiel du volcan..

Un impressionnant volcan

Sombre relique pour un inquiétant volcan.

La noblesse se prépare à la guerre.

 Mais la horde de W’adrhŭn est aux portes de la cité.

L'abomination spire sort des cavernes du pieds du volcan.

Un sauropode ne craint pas une simple abomination.

Ce panorama rapide ne rend qu’imparfaitement justice à l’abondance des tables fantasy présentes. Je n’ai malheureusement pas de photo exploitable du nouveau système Khârn-Age Tactik, déclinaison à l’échelle réduite (40 mm) du célèbre univers TGCM. Ajoutons à cela la présence d’Alkemy et la possibilité de s’essayer à l’excellent Rokugan de Monolith, que j’avais eu le plaisir de découvrir lors du festival Trolls & Légendes.

Héroïne du jeu Rokugan


Pendant fantastique du système ARES de Mars : Code Aurora, les visiteurs pouvaient également découvrir Sol Braynïa, le jeu d’escarmouche publié par le Studio 6201. Basé sur le moteur ARES, il permet d’aligner des bandes de 8 à 15 figurines issues de n’importe quelle gamme, le jeu se voulant totalement « agnostique ». Accessible mais tactique, il mêle factions, allégeances, magie et équipement varié, le tout renforcé par un générateur de missions qui garantit une grande rejouabilité.

La magnifique table d'initiation de Sol Braynia


Impossible également de passer à côté d’une belle incursion dans l’univers de Tolkien : une table Seigneur des Anneaux mettait en scène l’affrontement mythique contre le Balrog dans les mines de la Moria (Cavenain), juste avant la fuite de la Communauté et la disparition tragique de Gandalf. Une scène culte qui a dû marquer de nombreux visiteurs.

"Quel est ce nouveau maléfice ?" … " Un démon de l'Ancien monde !

L'adepte Julien, vainqueur du prix du public lors de l’édition précédente, était lui aussi de retour avec une impressionnante table à double niveaux. Son système de jeu est une création personnelle, fruit d’un travail passionné, qui a une fois encore suscité l'engouement.

Les combats seront difficiles pour les courageux aventuriers.

Quant à l’ami Faby, il animait une initiation à Arcadia Quest, jeu de plateau compétitif où chaque joueur mène une guilde de héros à travers une campagne pleine de monstres, de butin et de coups bas entre adversaires. Une manière plus accessible mais tout aussi réjouissante de plonger dans l’univers fantasy.


L'ami Faby proposait d'affronter le démon d'Arcadia Quest avec des figurines chouettes.


Socles seigneur de guerre, figurines warhammer battle pour une partie de One page rules fantastique

Une table bien mystérieuse … 


 ✦ Univers contemporains et post-apocalyptiques

Après l’historique et la fantasy, plusieurs tables proposaient d’explorer des mondes plus proches de nous, parfois réalistes, parfois dystopiques.

La première était dédiée à Marvel Crisis Protocol. Véritable classique désormais incontournable dans le monde des figurines, ce jeu offrait aux visiteurs la possibilité de prendre la tête d’une équipe de super-héros — ou de super-vilains — et de livrer bataille en plein cœur de New York. Les affrontements, dynamiques et spectaculaires, attiraient les amateurs autant que les curieux.



L’association Les Arpenteurs de Rêves proposait quant à elle une plongée dans un univers post-apocalyptique avec Gaslands. Dans cette arène mécanique, les joueurs se lançaient dans des courses destructrices à bord de véhicules bricolés et lourdement armés. Chaque participant prenait le contrôle d’une petite flotte, prête à tout pour s’emparer de ressources, dominer la piste et, surtout, survivre. Même si je dois avouer que le post-apo n’est pas mon univers favori, l’énergie autour de la table et les réactions enthousiastes des visiteurs en disaient long sur le plaisir procuré par ce jeu de vitesse et de chaos.






Sacré scoubidou avec les figurines de Hasselfree (Photo de mon ami Oll)

 ✦ Cap vers le futur

Les amateurs de science-fiction n’étaient pas oubliés, loin de là. On pouvait ainsi découvrir une table Gates of Antares, le jeu futuriste signé Warlord Games. Très colorée et visuellement saisissante, elle se distinguait aussi par son fond sonore… au grand dam des tables voisines qui devaient composer avec cette ambiance “spatiale” imposée.

Gates of Antares, un jeu désormais un peu oublié.

Un peu plus loin, Mars: Code Aurora plongeait les joueurs dans un décor industriel, froid et métallique, parfait pour retranscrire l’atmosphère dystopique du jeu. 

Table de démonstration Mars : code Aurora.

Bien sûr, il était difficile de passer à côté de Star Wars: Legion. Plusieurs tables proposaient de revivre les batailles mythiques de la saga, entre sabres laser et escadrons de stormtroopers. L’occasion idéale pour les fans de la galaxie lointaine, très lointaine, de s’immerger dans des combats épiques.

En revanche, un grand absent s’est fait remarquer : Star Wars: Shatterpoint. À moins que je n’aie manqué quelque chose, ce titre pourtant récent et prometteur ne semblait pas représenté cette année.





Enfin, les inévitables tables Warhammer 40,000 étaient également de la partie. Ces tables impressionnaient autant par la richesse des figurines que par l’ampleur des affrontements, toujours spectaculaires. Il était aussi possible de s'éloigner des champs de bataille pour plonger dans les couloirs d'un Space Hulk, version 3D, ou redécouvrir la première version du jeu dans le secteur des jeux de plateau. S'aventurer dans le sous-monde à la tête d'une Kill Team était aussi une possibilité offerte aux plus téméraires.

Une jolie table était consacrée à L’Hérésie d’Horus, anciennement Epic 40,000. Ce jeu permet de revivre les conflits massifs de l’Ère de l’Hérésie, avec des batailles à grande échelle mettant en scène des légions entières de Space Marines et leurs adversaires. Les figurines, plus petites que celles de Warhammer 40,000, permettent de représenter d’impressionnantes armées sur des tables réduites. Selon moi, L’Hérésie d’Horus est plus stratégique et tactique que le 40K classique, offrant aux joueurs la possibilité de planifier leurs mouvements et déployer leurs forces sur un champ de bataille où chaque décision compte. Mais là encore, je n’ai pas de photo exploitable.


Ludo et Mathieu ont promis une table jouable pour la prochaine édition.

Mais aujourd'hui place à une invasion Xénos.

Deux flottes se préparent à un rude affrontement dans l'espace.


✦  Le concours de peinture

Pour clore ce tour d’horizon, impossible de ne pas évoquer le traditionnel concours de peinture. Véritable vitrine du talent des hobbyistes, il a rassemblé de nombreuses pièces remarquables. Plutôt que de longues descriptions, je vous propose quelques clichés, qui parleront d’eux-mêmes et rendront mieux justice à la qualité des réalisations présentées. 






 ✦ Et votre serviteur dans tout cela ?

J’avais choisi d’animer une table dédiée au jeu de plateau Cthulhu: Death May Die. À ma grande surprise, le set-up que je proposais a rencontré un franc succès. Certes, il s’agissait d’un décor modeste au regard des réalisations incroyables présentées ailleurs dans la salle, mais il collait parfaitement à l’ambiance recherchée : une enquête au cœur d’un château, où de courageux investigateurs tentaient de contrecarrer les sombres desseins de cultistes fanatiques.

Oserez-vous affronter les serviteurs d'Ithaque tapis dans un château perdu.

Tout au long du week-end, j’ai eu de riches échanges avec des visiteurs, venus du jeu de rôle ou du jeu de plateau, intrigués par l’immersion que procurait mon décor et désireux d’en savoir plus sur son origine. 



Mais surtout, j’ai beaucoup joué : plusieurs groupes se sont succédés en deux jours, soit une trentaine de personnes. Initialement, je pensais ne proposer que quelques tours de démonstration, le temps de faire découvrir les mécaniques du jeu. Finalement, tous les participants ont voulu mener leur enquête jusqu’au bout et affronter le Grand Ancien. Je n'ai pas pu leur refuser.



Hélas, fidèle à sa réputation, le Grand Ancien s’est révélé un adversaire implacable : aucun des groupes n’a réussi à triompher, et tous les investigateurs ont connu un destin tragique. Mais c’est aussi ce qui a renforcé l’intensité et l’immersion de chaque partie !



Un moment sympa a aussi été la visite du youtubeur Hiigy, passionné de jeux immersifs — et dont je suis moi-même le travail. Il s’est attardé sur ma table, l'échange fut (En raison d'une partie en cours) rapide mais très plaisant.

Ithaqua s'imposera au monde durant tout le weekend.

Autre souvenir marquant: le dimanche, un joueur initié la veille est revenu avec sa famille pour leur faire partager l’expérience qu’il avait adorée. Une belle récompense personnelle, et la preuve que ce genre de démonstration peut donner envie de plonger tête baissée dans l’univers de la figurines.

✦ Conclusion

Au terme de ce Hammer Time 7, je repars lessivé mais heureux. Ce week-end fut à la fois épuisant et incroyablement plaisant. J’y ai retrouvé de nombreux amis, croisé des passionnés venus partager leur univers, échangé avec des professionnels toujours prêts à discuter de leur travail, et découvert des tables aussi magnifiques qu’originales.

La surprise fut totale lorsque j’ai appris que ma table s’était vu décerner le trophée de bronze de l’animation. Une friandise pour l'ego que j'ai appréciée à sa juste valeur. Cette récompense, je la dois à ceux que j'ai rencontrés et avec qui j'ai joués tout au long du week-end — et je leur adresse un chaleureux merci. Et je remercie une fois encore Greg et toute l'équipe de la Forge.

En repartant, une chose est sûre : Hammer Time est bien plus qu’une convention, c’est un rendez-vous humain et passionné. Et déjà, une petite voix me dit que je serai volontiers au rendez-vous pour la 8ᵉ édition si elle doit advenir !