++ Corruption dans le duché de Marianburg ++
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Les acolytes de la suite inquisitoriale de la Vaarak Globus poursuivent leurs investigations suite aux découvertes réalisées lors de la mission "Des Vers dans la Viande". Convoqués par l'interrogateur Sand, l'équipe est en attente du briefing dans l'une des salles du palais d'Olrankan.
Prologue
L'interrogateur Sand, supérieur direct des acolytes |
Le puissant technoarchéologue, toujours aussi impressionnant en raison de sa taille et de ses multiples implants, était accompagné d'un serviteur de garde enveloppé d'un lourd manteau de bure qui dissimulait ses traits. L'interrogateur Sand se tint silencieux devant les acolytes rassemblés, son regard sévère balayant la pièce. La lumière vacillante des torches projetait des ombres sinistres sur les murs de pierre. Il prit la parole d'une voix grave et autoritaire :
"Écoutez bien, car votre mission est cruciale pour la survie de ce monde et la sécurité de l'Imperium. Suite à l'enquête menée dans la cité assiégée d'Olrankan sur le monde d'Acreage, nous avons découvert deux faits alarmants : une infiltration xéno par la sinistre race des Slaughts et une influence notable du Warp, révélée par la découverte de chiens mutants. Ces révélations sont consignées dans le dossier 'Des vers dans la viande'. Les preuves recueillies dans le repaire des Xénos indiquent que ces chiens mutants proviennent de la région de Marianburg."
Sand marqua une pause, son regard perçant chacun des acolytes, avant de poursuivre :
"En réponse à ce rapport, l'Inquisiteur Vaarak Globus m'a ordonné de mener une enquête complémentaire sur l'influence du Warp dans cette région. Marianburg, située à dix jours de voyage au sud de la cité d'Olrankan, est une ville fortifiée entourée de vastes étendues de forêts et de marais. Dominée par le château du Duc Heironymus, la ville est un bastion de pouvoir féodal où les tours d'ivoire des seigneurs côtoient les taudis du bas-peuple. Cependant, sous cette façade de richesse et de puissance se cache une réalité bien plus sinistre. Les rumeurs de cultes hérétiques et d'activités warp sont monnaie courante, sans qu'aucune preuve tangible n'ait été apportée jusqu'à ce jour."
Il se tourna vers le serviteur de garde et ordonna : "Dévoile-toi."
Lentement, le serviteur retira son manteau de bure, révélant ce qu'il restait de l'acolyte Labienus. Transformé en serviteur décérébré, son corps mutilé et défiguré par des implants mécaniques, ses yeux vides de toute vie et de toute conscience. Un frisson d'horreur parcourut l'assemblée. Les acolytes sentaient le poids du sort tragique de leur ancien compagnon, transformé en un outil sans âme, un avertissement vivant de l'échec.
"Voilà ce qui attend ceux qui échouent ou se montrent indignes de leur mission," tonna Sand. "Votre objectif est clair : vous devez enquêter sur l'origine des chiens mutants et découvrir l'étendue de l'influence du Warp à Marianburg. Soyez prêts à affronter les pires horreurs et à naviguer dans un labyrinthe de corruption et de danger. N'échouez pas ! L'Inquisiteur Vaarak est un homme juste, mais il ne supporte pas l'incompétence."
Quelques heures après leur briefing de mission, les acolytes prirent la route de Marianburg, montés sur des otruchons – des créatures endémiques d'Acreage évoquant un croisement entre une autruche et un dromadaire. Conformément à l'édit impérial, ils durent renoncer aux véhicules technologiques. Leur voyage sur la grande route dura près de dix jours.
À la veille de leur arrivée dans le duché de Marianburg, ils furent informés lors de leur dernière étape que la route, déjà mal entretenue, serait probablement impraticable en raison des pluies torrentielles qui s'abattaient sur la région depuis plusieurs jours. Les pluies transformaient les chemins en bourbiers traîtres, ralentissant toute progression et mettant à l'épreuve l’endurance et la détermination des voyageurs.
Alors qu'ils approchaient de leur destination, les acolytes sentaient le poids de leur mission. La vision de Labienus transformé en serviteur décérébré hantait leurs esprits, une sombre prémonition des horreurs à venir. Leur foi dans l'Empereur-Dieu et leur détermination à accomplir leur devoir seraient mises à l'épreuve dans les sombres forêts et marais de Marianburg.
***
Introduction
Effectivement les jours suivant, la pluie se mit à tomber drue et le paysage changea radicalement Les acolytes pénétrèrent dans une lande totalement désolée, l'herbe y était jaunâtre, comme décolorée par la pluie acide, et quelques arbustes maladifs poussaient ici et là, renforçant l'aspect sinistre du paysage. De gros blocs de granit, épars comme des vestiges d'un âge oublié, accentuaient encore l'atmosphère morne et oppressante.
À mesure que l'équipe s'enfonçait dans cette terre maudite, ils commencèrent à discerner des formes imprécises, marchant au milieu des trombes d'eau. Ces silhouettes disparaissaient dès que l'on essayait de les fixer du regard. Des plaintes et des gémissements s'élevaient de tous côtés, semblant au départ n'être que le vent, mais, avec le temps, les lamentations devinrent plus fortes, plus insidieuses.
Après environ un kilomètre, les agents de l'Inquisition se retrouvèrent au milieu d'un véritable pandémonium de hurlements et de cris. Les formes sombres étaient devenues très nombreuses, et des feux follets apparaissaient et disparaissaient sans cesse, comme des âmes tourmentées cherchant une issue.
Marco Cimbria de l'Adeptus Arbites |
Alors que tous mettaient pied à terre, l'otruchon de Norton s'affola brusquement, projetant le Squat face contre terre dans la boue. Les acolytes, nerveux et tendus, se regroupèrent, leurs regards fixés sur la forme mystérieuse, se demandant si cette apparition était une alliée ou une nouvelle menace surgie du Warp.
Tandis que Marco épaulait son fusil pour assurer un appui-feu à ses compagnons, Preatus, auspex en main, et Wilhem s'enfoncèrent dans la lande, déterminés à intercepter l’eldar. Mais, à chaque fois qu'ils semblaient sur le point de l'atteindre, l'apparition disparaissait, pour réapparaître plus loin, comme un mirage trompeur.
Wilhem, frustré, jura bruyamment alors que le terrain devenait de plus en plus marécageux, chaque pas s'enfonçant dans la boue noire et collante. "Maudit soit ce lieu et ses illusions infernales," grogna-t-il, ses bottes s'enlisant à chaque mouvement.
Frère Varnias, resté en arrière avec le groupe principal, observait la scène avec une inquiétude grandissante. Sa voix retentit sur les vox. "Ce n'est qu'une vile manifestation du Warp," déclara-t-il d'une voix grave. "Elle cherche à nous entraîner vers notre perte. Nous devons rester vigilants et ne pas nous laisser égarer."
Marco, les yeux fixés sur la silhouette insaisissable, hocha la tête en signe d'accord. "Preatus, que dit ton auspex ? Avons-nous un moyen de contrer cette illusion ?" demanda-t-il, le ton urgent.
Preatus, ajustant les réglages de son appareil, répondit : "Les signatures Warp sont intenses et instables. Cette entité joue avec notre perception de la réalité. Nous devons la neutraliser avant qu'elle ne nous piège complètement."
Soudain, la forme réapparut plus près, émettant un éclat spectral qui fit frissonner les acolytes. Wilhem, d'un geste rapide, lança une grenade à fragmentation dans sa direction. L'explosion retentit, déchirant l'air stagnant, mais la forme se dissipa de nouveau avant d'être touchée, réapparaissant presque instantanément plus loin, son éclat sinistre défiant toute logique.
"Nous ne pouvons pas continuer comme ça," gronda Norton, en relevant sa monture paniquée. "Elle nous épuise et nous attire vers un piège. Il nous faut une nouvelle approche."
Preatus, les yeux fixés sur l'auspex, vit alors une fluctuation inhabituelle dans les relevés. "Il y a une concentration d'énergie plus dense à l'est0" dit-il. "Je parie que c'est là que cette entité puise sa force."
Marco, toujours en position, prit une décision rapide. "Nous allons nous diriger vers cette concentration. Si c'est la source de son pouvoir, nous devons la détruire."
Le groupe se réorganisa, laissant derrière eux les cris et les lamentations fantomatiques. Remontant en selle, la colonne reprit sa marche sous des trombes d'eau, se fiant aux données de l'auspex du technoprêtre. Peu à peu, les agents impériaux dévièrent de la route principale et gravirent un ensemble de collines aux pentes douces. La pluie battante et les rafales de vent rendaient chaque pas pénible, mais leur détermination ne faiblit pas.
Au sommet de la colline, ils découvrirent un village niché dans une combe. Le spectacle qui s'offrait à eux était à la fois surprenant et inquiétant. Le village semblait étrangement paisible, comme figé dans le temps, au centre d'une dépression naturelle, telle l'œil calme du cyclone.
Aucun mouvement, aucun signe de vie ne venait troubler cette scène. La pluie cessait presque soudainement à la lisière du village, laissant une zone de calme sinistre au milieu des éléments déchaînés. Marco scruta le village, ses yeux plissés de méfiance. "Il y a quelque chose de profondément anormal ici," dit-il, sa voix à peine audible sous le grondement distant du tonnerre.
Preatus, toujours concentré sur son auspex, confirma les craintes de Marco. "Les relevés sont étranges. Il y a une activité warp intense mais... contenue. Comme si une barrière invisible protégeait ce lieu."
Wilhem serra la garde de son arme à double lame, prêt à toute éventualité. "Nous devons enquêter," dit-il. "Mais restons sur nos gardes. Ce calme n'est qu'une façade."
***
Chapitre 1 - le Village d'Averrac
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la pluie, qui tombait drue et implacable jusqu'alors, cessa complètement dès qu'ils franchirent les limites du village. Ce dernier avait un aspect ordinaire et presque banal : quelques maisons au toit de chaume regroupées autour d'une petite chapelle et d'une auberge au toit d'ardoise. Mais quelque chose n'allait pas. Les rues étaient étrangement désertes, les portes et les fenêtres solidement barricadées, comme si les habitants se préparaient à une menace invisible. Les seules lumières étaient celles des fenêtres de l'auberge et de la chapelle, jetant des ombres inquiétantes en cette fin de journée.
Tandis qu'ils progressaient prudemment dans le village silencieux, les acolytes discutèrent à voix basse quant à la conduite à tenir. Frère Varnias, avec une ferveur palpable, proposa de se diriger vers la chapelle pour y rendre gloire à l'Empereur. Ses compagnons échangèrent des regards sceptiques, préférant de loin la chaleur et la sécurité de l'auberge. Après tout, ils étaient trempés et épuisés après ce long et éprouvant voyage. Un bon repas et un toit solide seraient bienvenus avant de se rendre au lieu de culte. Le prêtre, sentant la fatigue dans leurs voix, concéda qu'une collation serait effectivement la bienvenue, même si pour lui, prier nourrissait autant son âme que son corps.
Mais alors qu'ils approchaient de l'auberge, une étrange sensation de malaise s'empara d'eux. Les ombres semblaient se tordre et se mouvoir à la périphérie de leur vision, et le silence était si oppressant qu'ils pouvaient presque entendre leur propre cœur battre. Chaque pas résonnait comme un écho sinistre, et l'air lui-même semblait lourd de secrets non-dits et de terreurs cachées.
L'enseigne de l'auberge, en grosses lettres gravées dans le bois vieilli, annonçait « Les 7 Frères ». Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient toutes barricadées, et les seules lumières visibles provenaient de l'étage supérieur, où chaque fenêtre était protégée par de lourdes grilles en métal. L'ambiance accablante du lieu ne laissait pas place à la confiance.
S'approchant prudemment de la porte, Marco vérifia que la sangle de son holster était bien ouverte, prêt à dégainer au moindre signe de danger. Frère Varnias, quant à lui, posa une main ferme sur le lourd heurtoir en fer forgé et l'actionna. Un vantail coulissa brusquement, révélant deux yeux perçants qui observèrent le prêtre un instant avant de se refermer.
Après un moment de silence tendu, la porte s'ouvrit enfin, révélant une salle fortement éclairée. La lumière contrastait brutalement avec l'obscurité extérieure naissante, et l'intérieur de l'auberge semblait à la fois accueillant et inquiétant, comme un sanctuaire de chaleur au milieu d'un village déserté par la vie.
La compagnie entra prudemment, chacun restant sur ses gardes et les sens en alerte.
***
Chapitre 2 - A l'enseigne "Les 7 frères"
Les acolytes s’avancèrent dans la salle, accueillis par un lourd silence. À leur grande surprise, l'auberge était bondée, mais l'atmosphère y régnant était celle d'une peur sourde et déprimante. Marco et Norton se dirigèrent immédiatement vers le comptoir, où se tenait un gros homme aux cheveux grisonnants, visiblement l'aubergiste. Cet homme, de la nervosité dans la voix, leur annonça qu'il n'y avait plus aucune chambre de libre, mais qu'il pouvait leur offrir un gruau, une pinte de bière et un coin de parquet pour la nuit.
Les agents de l'inquisition s'avancent dans l'auberge. |
Après avoir remercié le tenancier et payé leur dû en trônes impériaux, les deux acolytes entamèrent la conversation, curieux de savoir pourquoi l'établissement était bondé et tous les accès verrouillés. L'aubergiste, qui se présenta sous le nom de Basile, leur expliqua la situation. Chaque année, à cette période, des spectres se manifestaient sur la lande des Âmes Perdues, qui s'étendait autour du village. Durant ces jours maudits, personne n'osait s'aventurer dehors, et la communauté vivait repliée sur elle-même.
Mais cette année, la situation avait pris une tournure bien plus sinistre. Depuis trois semaines, des familles entières résidant dans les fermes environnantes avaient disparu sans laisser de trace. Chaque soir, les fermiers survivants venaient se réfugier à l'auberge, abandonnant leurs habitations isolées aux ténèbres et à la peur. Basile ajouta que, comme si ces disparitions ne suffisaient pas, il pleuvait sans cesse sur les champs depuis trois semaines, alors qu'une étrange sécheresse persistait sur le centre du village, épargné par la moindre goutte de pluie. Les acolytes avaient désormais pleinement conscience de la terreur collective des habitants, du murmure de leurs conversations inquiètes et de leurs regards furtifs. Les événements récents avaient plongé le village dans une atmosphère de désespoir et d'attente, chaque habitant redoutant ce que la nuit prochaine pourrait apporter.
Khelvar, le héros par conviction |
Refroidi par l'accueil glacial, l'homme se détourna avec un sourire avant de rallier le bar pour rejoindre Marco et Norton. Il écouta avec attention la fin de leur échange avec Basile avant de tenter une nouvelle approche « Je me présente, Khelvar, mercenaire de métier mais héros de conviction. »
Le squat saisit la main tendue en réponse et la secoua vigoureusement. Il fit les présentations, expliquant qu'ils étaient eux-mêmes une bande de mercenaires à la recherche d'un contrat. Cette information provoqua une réaction immédiate dans l'assemblée toute proche. Le visage de Basile s'illumina d'un fol espoir : « C’est un signe ! Vous avez été envoyés pour nous aider.» dit-il, presque suppliant.
« Vous avez un boulot pour nous ? » demanda innocemment Norton.
Ce fut Khelvar qui répondit. Arrivé il y a deux jours, il s'était vu proposer une somme de mille trônes impériaux pour résoudre le mystère des disparitions qui frappaient le village. Il était clair que cette somme représentait toute la fortune de la communauté. Répondant aux interrogations de Marco, il leur expliqua qu'il avait commencé à mener l'enquête, mais les indices dont il disposait lui faisaient penser qu'il aurait bien du mal à y arriver seul. Ce fut d'une voix enthousiaste qu'il proposa aux agents de l'Impérium de se joindre à lui, leur offrant de se partager la prime. « Moi, je continue pour aider ces pauvres gens, » précisa-t-il.
De nombreux villageois s'étaient attroupés et ils pressèrent Marco et ses amis d'accepter en leur jurant une reconnaissance éternelle. L'attrait de l'argent motiva clairement Wilhem: obtenir un bonus pour réaliser le boulot qu'il était venu faire de toute manière lui convenait parfaitement. Par contre, donner son salaire et ne travailler que pour la gloire le choqua au plus haut point. Il en conçut immédiatement une vive suspicion à l'égard de Khelvar. Frère Varnias fut outrée par l’attitude de ses compagnons prêt à dépouiller les villageois de leurs maigres richesses. Il s'engagea à reverser sa part au culte impérial local. Sur quoi, il s'éloigna, se planta au centre de la pièce et entonna un cantique monodique à la gloire de l'Empereur Dieu, sa voix résonnant comme un défi aux ténèbres extérieures.
Quelques instants après que les dernières notes du chant religieux eurent retenti dans la pièce, deux personnes firent leur apparition. L'un était un homme d'âge mûr, vêtu élégamment, à la barbe soignée, qui se présenta sous le nom d'Edern, bourgmestre d'Averrac. L'autre était Frère Lazare, un jeune homme fluet, représentant du culte impérial dans le village. Ils avancèrent avec une certaine solennité jusqu’au bar et laissèrent Basile les informer de la proposition faites aux mercenaires.
Après un échange d’amabilité, les acolytes, les membres du conseil municipal ainsi que Khelvar s'installèrent à une table un peu à l'écart, afin de discuter des événements récents et des disparitions, tout en grignotant pain et fromage. Khelvar prit la parole, leur révélant qu'il avait découvert une piste près de la ferme des Radiguers. Dans le champ attenant au bâtiment, un glissement de terrain provoqué par les pluies diluviennes avait mis à nu une section de galerie étrangement étayée. Malheureusement, la galerie était scellée par un éboulement après quelques dizaines de mètres. Cependant, on pouvait voir des traces de pas se dirigeant vers le nord et le Bois d'Angue.
Khelvar, malgré sa bravoure, avoua qu'il ne souhaitait pas explorer seul ces bois. Leur réputation sinistre surpassait même celle de la lande environnante. Mais avec l'équipe de mercenaires à ses côtés, il se sentait prêt à affronter les dangers qui s'y cachaient. Les agents de l'Inquisition s’enquirent de la position des autorités de la région. Le bourgmestre répondit qu'une rapide enquête avait été menée quant à l'étrange phénomène météorologique qui frappait le village mais il n'avait jamais reçu le rapport de l'administorium. Quant aux disparitions, la milice locale avait conduit une enquête mais la troupe avait elle aussi disparu depuis quatre jours.
Frère Varnias s'intéressa alors aux informations que pouvait leur apporter Lazare sur la région et son histoire. Le clerc local, bien que peu versé dans les écrits autres que liturgiques, connaissait un fait important : la lande maudite avait été le lieu d'une grande bataille entre les armées royales et la Grande Obscurité il y a de cela plusieurs centaines d'années. Il informa son homologue que, dans la bibliothèque de la chapelle, il pourrait peut-être trouver un manuscrit relatant cette histoire, perdu au milieu des recueils de prière et des livres cérémonieux.
Il n'en fallut pas plus à Varnias pour décider de passer la nuit dans l'église à compulser les ouvrages et à prier l'Empereur-Dieu. Edern et les autres membres du conseil municipal lui déconseillèrent formellement de rester seul dans le lieu saint, lui rappelant que les disparitions frappaient désormais le village lui-même et que c'était pour cette raison que tous se réfugiaient aux Sept Frères durant la nuit. Le jeune adepte ne voulut rien entendre : la foi en l'Empereur-Dieu le protégerait de tout mal.
Ainsi, après s'être restauré et avoir bu une pinte de bière tiède, il se fit conduire à l'église par le jeune Lazare. Ce dernier lui conseilla de verrouiller le porche avant de retourner à l'auberge. Lorsque les lourds vantaux de l'église se fermèrent, l'obscurité nocturne enserrait déjà le village dans ses sinistres griffes.
***
Chapitre 3 - Nuit de veille
Norton Luckless, soldat de la garde impériale |
Un brouillard luminescent avait envahi le hameau, flottant à travers les ruelles comme un serpent spectral. Sa couleur verte malsaine illuminait faiblement les pavés fissurés et les façades décrépites. Le brouillard paraissait vivant, se glissant et ondulant d'une manière presque consciente, enveloppant tout sur son passage.
À l'intérieur de ce nuage lumineux, Norton sembla percevoir des ombres indistinctes qui se mouvaient, silhouettes distordues par la luminescence verte. On aurait dit des créatures issues de cauchemars oubliés, des spectres errants piégés dans ce voile de lumière. Les bruits qu'elles émettaient, un mélange de gémissements lointains et de couinements, résonnaient dans l'air lourd, amplifiant l'angoisse du lieu. Le squat vérifia la cellule énergétique de son fusil laser, rassuré par le contact froid du métal. Il hésita un instant à donner l'alerte mais il avait déjà été confronté à un phénomène similaire sur la lande.et se perdre dans cette brume malsaine n'était pas la solution.
Le brouillard semblait avoir une intention, une direction. Il convergea lentement mais inexorablement vers l'église. L'édifice, autrefois refuge de foi et d'espoir, se dressait désormais comme une silhouette sombre et menaçante. Les pierres anciennes de ses murs tremblaient légèrement sous la pression de cette brume vivante. Norton porta son regard vers le lieu où il savait que Frère Varnias se trouvait. Après un moment d'hésitation, il activa son vox et fit venir à lui Marco. Quelques secondes plus tard, l’adeptus Arbites se tenait à ses côtés et les deux acolytes ne purent que constater la situation.
Au fur et à mesure que le brouillard s'amassait autour de l'église, celle-ci commença à disparaître à la vue, engloutie par la lumière verte. Les ombres animales s'intensifièrent, se pressant autour de l'édifice, leurs formes devenant de plus en plus indistinctes et terrifiantes. La cloche de l'église émit un dernier son étouffé avant d'être complètement submergée par le brouillard luminescent.
Averrac, enveloppé dans cette brume éthérée et sinistre, semblait suspendu dans un temps hors du temps, un espace où la réalité se tordait et où la lumière verte avalait tout, ne laissant qu'une impression de malaise palpable et une peur silencieuse résonner dans l'air stagnant.
***
À l'intérieur de l'église, Frère Varnias alluma quelques chandelles, leur lumière vacillante projetant des ombres mouvantes sur les murs de pierre. Il s'installa, dans la sacristie, à une table près de la bibliothèque, sortant les vieux livres et manuscrits poussiéreux, déterminé à découvrir les secrets enfouis de la lande maudite. Les heures passaient, marquées seulement par le grincement du bois et le froissement des pages.
Mais au-delà des murs épais de l'église, le brouillard luminescent s'était infiltré dans les rues désertes, convergeant vers l'église. Frère Varnias, absorbé dans ses recherches, ne remarqua pas immédiatement le changement dans l'atmosphère. Ce ne fut que lorsqu'une froideur anormale commença à s'infiltrer dans la pièce qu'il leva les yeux, surpris de voir le brouillard vert s'insinuer sous la porte et à travers les fissures des fenêtres.
Le jeune prêtre sentit un frisson lui parcourir l'échine, mais sa foi inébranlable en l'Empereur-Dieu le fit se redresser. Il quitta la sacristie, en verrouilla la porte et se tourna vers l'autel, ses lèvres murmurant des prières ferventes. Pourtant, le brouillard continuait de s'épaissir, enveloppant lentement l'intérieur de l'église, obscurcissant la lumière des chandelles.
À mesure que le brouillard envahissait l'église, les ombres animales devinrent plus distinctes, se mouvant avec une inquiétante proximité. Des murmures et des bruits sourds semblaient résonner entre les murs, comme des échos d'un passé oublié. Frère Varnias, les mains serrées sur son livre de prières, continua à invoquer l'Empereur-Dieu, espérant que sa foi serait suffisante pour repousser les ténèbres qui l'entouraient.
Mais à l'extérieur, l'église disparaissait peu à peu sous le voile luminescent. Les ombres animales se regroupaient autour du bâtiment, leurs formes s'entremêlant dans une danse macabre. L'église, autrefois un refuge de lumière et de sanctuaire, était désormais le cœur d'une obscurité vivante, prête à engloutir tout ce qui s'y aventurait.
***
A l'aube, la brume s'était retirée telle la marée, révélant un village morne et démoralisant mais dépourvu de l'aura sinistre du surnaturel. L'influence du Warp s'était dissipée, au moins pour les heures diurnes. Marco, Norton et leurs compagnons étaient debout avant l'aurore et, dès que le brouillard avait levé son voile, ils s'étaient précipités vers l'église, certains de ne trouver que le cadavre mutilé de Frère Varnias.
Mais en atteignant l'édifice, ils furent soulagés de voir leur compagnon, assis sur les marches, le visage pâle et les traits tirés par l'épuisement. Derrière lui, le porche de la chapelle était profondément entaillé par des coups de griffes, témoignant de la bataille acharnée qu'il avait dû livrer contre les horreurs de la nuit. Le clerc eut un faible sourire, un rictus qui semblait étranger à son visage épuisé: " Le Grand Ennemi est venu à moi cette nuit," murmura-t-il, sa voix faible mais résolue. "Mais il n'a pu pénétrer ce lieu dévoué à l'Empereur. Sa sainte lumière était sur moi et la foi a été mon arme. J'ai lutté toute la nuit, confrontant mon esprit à des visions d'horreur dont je ne parlerai pas ici. Ne vous avais-je pas dit, mes amis : l'Empereur nous a en sa sainte garde."
Le courage du prêtre impressionna, même le robuste Wilhem, pourtant aguerri aux horreurs de la guerre. Mais rapidement, le techno-adepte Preatus, en bon serviteur du Dieu-Machine, en revint à des considérations plus concrètes : "Frère, je loue votre courage, mais qu'est-ce que cette nuit de méditation et de recherche vous a-t-elle apporté ? Avez-vous découvert quoi que ce soit qui puisse nous éclairer dans notre quête de vérité ? Avez-vous des informations sur ceux qui ont assailli l'église ?"
Varnias prit un instant avant de répondre : "La plupart des manuscrits ne sont que de simples antiphonaires, des bréviaires et des cartulaires, transcrivant les titres de propriété et privilèges temporels de l'église. Il y avait bien un ouvrage plus ancien, mais rédigé dans une langue dérivée du Haut Gothique. Je n'ai pu en déchiffrer que quelques lignes."
Le serviteur de l’Empereur-Dieu expliqua ses découvertes dans un murmure empreint de solennité : "Il y a cinq siècles, les puissances de la ruine déferlèrent sur cette région, mais aucun motif clair n’apparaît dans les récits. Le roi de l'époque, nommé Kalondan, rassembla ses pairs et ses barons pour former une grande armée et écrasa ses ennemis sur ce qui est aujourd'hui la Lande Perdue. La bataille eut lieu à l'équinoxe d'hiver. Le roi poursuivit le seigneur du Chaos dans la forêt d'Angue, où ils périrent tous deux."
Frère Varnias reconnut que ces informations étaient limitées, mais c'était tout ce qu'il avait pu obtenir compte tenu de la situation actuelle. Preatus fit alors remarquer que l'équinoxe d'hiver aurait lieu dans deux jours. Wilhem, trouvant ces révélations intéressantes mais insuffisantes, entreprit de rechercher des traces et des indices. En tant que pisteur expérimenté, il découvrit un ensemble de traces et d'empreintes qui n'étaient pas immédiatement identifiables, mais qui évoquaient celles de rongeurs mutants.
Les lieux de l'aventure. |
Il releva également une puissante odeur de musc et d'ammoniaque autour de la porte, mélange fétide d'excréments, d'urine et de sécrétions de glandes. Il expliqua à ses compagnons, surpris par ses talents, que les rongeurs utilisaient ces odeurs pour s'orienter, marquer leurs trajets et reconnaitre leur famille.
Wilhem pointa ensuite plusieurs séries d'empreintes qui se dirigeaient vers le nord, en direction du redoutable Bois d'Angue. Tous les regards convergèrent alors vers Kelhvar qui sourit de se voir ainsi devenir le centre de l’attention.
***
Chapitre 4 – Le bois d’Angue
Bien que méfiant à l'égard de Khelvar les acolytes n’avaient guère le choix et ils laissèrent le guerrier fanfaron les guider jusqu'à la rivière Noire qui coulait au nord d'Averrac. Malheureusement le guet qu'ils atteignirent était rendu impraticable par les pluies, la rivière elle-même formant un véritable torrent furieux. Remontant son cours, ils finirent par découvrir un amoncellement de troncs et de débris qui permit de gagner l'autre rive.
Dès cet instant l'équipe se trouvait à la lisière du Bois d'Angue. Les arbres avaient une forme torturée et ne ressemblaient à aucune espèce connue même du plus lettré d'entre eux. Leurs branches étaient entrelacées de façon reptilienne, certains troncs semblaient presque avoir des traits humains.
Malgré cela et malgré la sourde menace planant dans le silence pesant, Willem et Mir bousculèrent Khelvar et s'engagèrent sous les frondaisons suivis par leurs compagnons. Rapidement l'obscurité se fit très dense, aucun bruit de vie animale ne se faisait entendre. Portant son regard sur les données de son auspex, Preatus détecta clairement une influence Warp mais sans être capable d'indiquer une direction précise, l'altération semblait complètement ambiante. « L'endroit semble totalement soumis au chaos » indiqua Preatus d’une voix altérée par son Vox. « Une chance que tu es là pour nous en informer compagnon » le railla Norton. « On ne s'en serait pas douté ! »
Les acolytes s'enfoncent dans le sinistre bois d'Angue. |
« Il n'y a rien de naturel ici » grogna Willem. « J'ai l'impression que le sentier s'ouvre devant nous à chacun des pas que je fais. Quelle que soit la force à l’œuvre ici elle nous guide vers notre destin. »
« Tu ne crois pas si bien dire répondit Varnias, qui fermait la marche. C'est sorcellerie que ceci, le chemin se referme derrière nous ! Mais ayez le cœur léger mes amis, l'Empereur-Dieu veille sur nous et il ne saurait nous imposer une tâche dont nous ne saurions triompher. »
À ses paroles, la compagnie se figea, les regards inquiets se tournant vers le chemin qu'ils venaient de prendre. L'évidence s'imposa à tous : une fois engagé sur ce sentier apparu comme par un sinistre coup du sort, il n'était plus possible de s'en écarter, ni même de revenir en arrière. À chaque pas, les arbres se resserraient, étouffant le sentier derrière eux comme un piège vivant. Wilhem, avec un mélange de désespoir et de détermination, remonta la colonne, tentant en vain d'ouvrir un passage. Le bois des arbres, plus dur que l'acier, résistait à chaque coup. Aucun choix ne s'offrait aux agents de l'inquisiteur : ils devaient avancer, droit vers l'inconnu, dans l'étreinte suffocante de ce sentier oppressant.
***
Après une marche éreintante qui sembla s'étirer à l'infini, les acolytes cessèrent de progresser sous la canopée pour pénétrer dans une vaste clairière. Sept monolithes de marbre noir, sinistres et imposants s’y dressaient formant un cercle parfait. Au centre de celui-ci, un monticule artificiel avait été aménagé, accessible par une courte volée de marches décrépites.
Au sommet, une forme sombre et indéchiffrable était accroupie, présence maléfique et indéniablement menaçante. Mir remarqua que le chemin se poursuivait au-delà du cercle de pierre, comme une invitation à poursuivre leur périple. La créature se redressa lentement et lâcha d'une voix caverneuse « Je vous attendais. »
Askharm, champion et écho d'un passé révolu ! |
La silhouette était vaguement humaine, enveloppée dans une robe d'un vert sombre à capuchon, ne dévoilant qu'un visage squelettique ivoirien. Deux cornes bovines, grotesques et tordues, émergeaient de la capuche, accentuant l'aura de terreur qui émanait de la créature.
L'abomination du chaos brandissait dans sa main droite une épée étincelante, tandis que dans l'autre, elle tenait un bâton surmonté d’un crâne xéno, probablement celui d’un orque. Alors que les acolytes se déployaient en demi-cercle, ne voulant pas offrir de cible groupée au serviteur des Sombres Puissances, le champion leva haut son épée et hurla de sa voix caverneuse : « Moi, Askharm le Grand, j'appelle sur moi le pouvoir de l'épée Formengil. Venez à moi, Arthus, Branne, Conan, Donald, Erwan, Fergal, et Gradlorn ! »
Devant chaque menhir, un nuage de brume apparut, se contorsionnant et s'épaississant jusqu'à prendre la forme effrayante de chevaliers en armure, surgis d'un passé macabre. Marco ouvrit immédiatement le feu avec son fusil, les balles ricochant sur les chevaliers en approche sans leur causer le moindre dommage. Norton, de son côté, déclencha une rafale de tirs laser, mais les rayons se dissipèrent sans affecter les armures spectrales. Varnius, terrifié, se précipita pour chercher refuge derrière un des monolithes noirs, suivit dans son mouvement par Kelhvar.
Preatus, se tint un peu en retrait et observa la situation avec une froide concentration. « Les esprits semblent avoir acquis une forme matérielle, mais en vérité, ils demeurent aussi insaisissables que dans le Warp » pensa-t-il. Les tirs de ses compagnons n’avaient aucun effet, et il comprit que quelque chose de plus sinistre animait ces créatures d'outre-tombe. Les données de son auspex indiquait une impressionnante fluctuation d’énergie « Ceux ne sont pas des démons mais autre chose » Et soudain il hurla « C’est l’épée qui retient les spectres ! Wilhem, élimine le porteur ! »
Wilhem, le cœur battant à tout rompre, s'avança résolument vers le champion du chaos. L'épée de ce dernier crépitait d'une énergie psychique malsaine, illuminant le visage squelettique d'une lueur effroyable. Le guerrier se convainquit qu'il ne craignait pas la mort, puis chargea avec détermination.
Son arme à double lame intercepta l'épée de son adversaire, et les deux combattants enchainèrent une série de passes d'armes rapides et brutales. Les lames s'entrechoquaient, des étincelles jaillissaient, et chaque coup résonnait comme un glas funèbre. Le vent se leva en écho, hurlant entre les monolithes comme les âmes tourmentées des damnés, tandis que le combat acharné se poursuivait. Preatus en était certain, la survie de tous dépendant de l'issue de ce duel.
Les acolytes, contraints à la défensive, furent rapidement acculés par les spectres, leurs armures fantomatiques se resserrant autour d'eux dans une étreinte glaciale. Marco, dans un geste désespéré, tenta de repousser l'un des chevaliers, mais une épée spectrale le frappa au torse, lui infligeant une vilaine blessure. Il s'effondra en hurlant de douleur, son sang se mêlant à la terre sombre sous ses pieds.
Mais Wilhem avait indéniablement pris la mesure de son adversaire. Avec une précision implacable, il asséna un premier revers dévastateur qui brisa le bâton de Askharm, envoyant le crâne orque voler à plusieurs mètres Le champion du chaos vacilla, ses yeux brûlant d'une rage incontrôlée. L'énergie psychique autour de son épée semblait faiblir, et Wilhem en profita pour redoubler d'efforts. La tension était palpable, chaque mouvement crucial. Le soldat de l’Imperium trouva la faille dans la garde de son adversaire, et l'une de ses lames s'enfonça dans le visage squelettique de Askharm.
La créature démoniaque hurla, un flot d'énergie rouge s'échappant de la blessure. Elle se ratatina au sol, son corps se dissolvant lentement jusqu'à ne laisser derrière elle que son épée de puissance. Les chevaliers spectraux se figèrent instantanément avant de dissoudre dans l’air, comme s'ils n'avaient jamais existé.
***
Le calme revenu, Varnius se précipita pour prodiguer des soins à Marco, dont la blessure saignait abondamment. Les autres agents formèrent un cercle autour de l'épée, leurs visages marqués par le soulagement et ils félicitèrent Wilhem pour son exploit.
Le technoprêtre analysa la situation, son œil augmentique balayant l'épée scintillante. Il déclara qu’elle devait être récupérée pour analyse : toute connaissance, même sombre, devait être collectée pour le culte de la Machine. À ses mots, Kelhvar tendit la main pour récupérer l'arme. Il fut violemment repoussé par Wilhem, « N’y touche pas sale chien ! ».
Une vive discussion s'ensuivit, Wilhem et Norton s'opposant fermement à ce que quiconque touche l'objet chargé de puissance sombre et occulte. Mir, Varnias, et Marco se rangèrent de leur côté, leurs visages marqués par l'angoisse et la méfiance. L'électroprêtre, cependant, trouvait illogique de laisser traîner une arme de ce calibre ici, où elle pourrait attirer d'autres horreurs ou être retrouvée par des mains encore plus maléfiques.
Finalement, le groupe prit une décision : ils enterreraient l'épée au pied du plus imposant des monolithes, en attendant d'informer les autorités compétentes. Le sol fut creusé avec hâte et l’arme y fut poussée. Une fois l'épée ensevelie, une étrange quiétude s'installa, mais l'atmosphère restait lourde, comme si les pierres noires elles-mêmes retenaient leur souffle. Contournant la clairière, les agents impériaux reprirent leur progression et replongèrent sous la canopée.
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Références
- Texte et Photos: CaptainLille (Oui c'est moi )
- Dark Heresy 1ere Edition, Dan Abnett, Gary Astleford, Owen Barnes, Alan Bligh, Ben Counter, Kate Flack, John French, Guy Haley, Andy Hall, Tim Huckleberry, Andrew Kenrick, Mark Latham, T.S. Luikart, Mike Mason, Chris PramasBiographie, Richard 'Rick' Priestley - Bibliothèque Interdite (2008), ISBN : 978-2-9-1598992-2
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