Le chariot des Dieux
Retour vers l'Acte 1 : boite de Pandore
Après avoir mis en fuite le Néomorphe, l'équipage de l'USC Montero pensait avoir l'occasion de souffler et de planifier leur retour à la maison… Mais le destin en avait décidé autrement et la nuit d'horreur ne faisait que commencer.
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L'équipage de USCSS Montero |
Acte 2 - La longue nuit
Dans le puit du purificateur d'air - Pont C (P18)
Tandis que Wilson escortait l'équipage du Chronus sur la passerelle et avant que le crâne du Docteur Cooper n'explosa (Cf. acte 1), Ryes et Cham s'enfonçaient dans les entrailles du vaisseau fantôme. Il leur fallut un long moment pour trouver le moyen d'accéder au puit du purificateur d'air qui aboutissait sur le pont C. Les deux techniciens découvrirent qu'une croûte de crasse et de moisissure déposée pendant des décennies recouvrait les filtres à carbone des purificateurs. Ils comprirent qu'ils étaient nécessaire de les remplacer ou de les nettoyer. Le puit était presque aussi haut que le vaisseau dont il traversait tous les ponts. Ryes souffla en comprenant qu'elle avait de nombreuses heures de travail devant elle. Par chance, Cham découvrit dans la soute attenante (P24) plusieurs filtres, ce qui aller faire gagner un peu de temps (La moitié d'un Quart) au duo qui se mit à la tâche. Tandis que Ryes nettoyait avec vigueur les filtres, la réserve d'oxygène de Cham acheva de se vider, et l'homme retira sa combinaison en soupirant avant de reprendre le travail. Quelques instant plus tard, il remarqua des grappes bulbeuses qui évoquaient des champignons collées sur l'une des parois du conduit. Il en avisa sa compagne avant de brosser vigoureusement la paroi pour les déloger. Les sporophores se déchirèrent libérant une nuées de spores, ce qui n'inquiéta pas le jeune homme outre mesure. Il en avait vu d'autre.
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Ces étranges champignons de la taille d'un petit œuf d'oiseau poussent en grappe. |
La créature se tenait sur le seuil de la pièce, le regard fixé sur le dos des ouvriers. Elle était restée inerte durant des années avant d'être éveillée par le tapage des techniciens, il émanait désormais d'elle une force et une rage contenues.
Ryes prit brusquement conscience d'une présence dans son dos. Elle fit volte face et poussa un hurlement en découvrant la parodie d'être humain. Un capuchon gélatineux et translucide enveloppait une tête aux traits en partie dissous et des bras démesurément allongés jaillissaient d'une vieille combinaison spatiale. La créature chargea !
Depuis son échelle, Cham tourna la tête au cri de Ryes et découvrit le spectacle. Il comprit de suite que la mécano ne s'en tirerait pas. N'écoutant que son courage, il se jeta sur l'abomination armé d'une grosse clef à molette. La chose se désintéressa de Ryes pour faire face à Cham. L'homme lui assena un puissant coup , qui fut pour elle comme une piqûre d'insecte. Il hurla :
- Le lance-flammes ! Utilise ton lance-flammes !
La mécanicienne sortit de son hébétude afin de saisir l'arme qui reposait contre l'une des cloisons. Mais elle ne pouvait l'utiliser sans toucher du même coup Cham. Ce dernier tenta d'esquiver la contre-attaque de son adversaire mais il rata son mouvement. L'abomination lui saisit la tête qu'elle écrasa comme un fruit trop mûr. Ryes n'oublierait jamais les hurlement de Cham et le bruit du crâne qui cédait sous une pression colossale. Alors la chose se retourna vers elle et elle appuya sur la gâchette. Une langue de flammes jaillit sans atteindre sa cible. La chose resta immobile, se contentant de lâcher le corps de sa première victime. Elle était comme hypnotisée par les flammes résiduelles qui courraient sur le sol. Ryes bondit alors vers la sortie et se mit à courir en direction de l'ascenseur. Elle l'atteignit les poumons en feu. La porte se referma enfin et Ryes s'effondra en pleurs, à cet instant l'intercom de la cabine crochota:
- Ici la Capitaine Miller, à tout l'équipage...
Ryes se leva d'un bond et appuya sur le bouton de communication, coupant la parole à Miller:
- Elle a eu Cham ! Cham est mort, elle lui a arraché la tête !!!
- Ici Miller, calmez-vous Ryes ! Qu'est ce que vous racontez …
Sur la passerelle de commandement - Pont B (P20)
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Clayton, agent de liaison Weyland |
Inconsciente du drame qui allait se jouer dans les entrailles du Chronus, la capitaine Miller et l'agent Wilson étaient encore sous le choc. Le corps en lambeau du docteur gisait à quelques mètres de Wilson, couvert du sang de la victime. Des lambeaux de chair et des esquilles jonchés les consoles les plus proches ainsi que le sol.
Miller s'ébroua enfin et dégaina son arme en se tournant vers l'équipage du Chronos et plus précisément vers son officier de bord:
- Putain de merde, qu'est ce que c'était que cette chose !!!
Wilson se retint de vomir et affermit la prise sur son arme. D'un pas chancelant, il se dirigea vers la coursive afin de s'assurer que le néomorphe n'était plus dans les parages.
- Je ne répéterai pas une seconde fois ma question ! murmura Miller en armant le chien de son pistolet.
Le Second Officier Jhons s'apprêtait à prendre la parole lorsque l'agent de liaison Clayton s'avança :
- L'équipage du Chronus a conduit une mission d'archéologie sur la planète sur LV-1113 au sein d'un complexe de ruines anciennes et probablement extraterrestres. Notre équipe a rassemblé des vestiges importants mais il semble qu'elle ait ramené par inadvertance un microbe. Ce dernier a visiblement infecté l'équipage.
- Les médecins de l'équipe scientifique ont élaboré un remède neutralisant la prolifération des cellules néomorphiques et les transformant en tumeur inerte ajouta le capitaine Jhons. Ils ont vacciné tout l'équipage. Je ne comprends pas ce qui est arrivé à Cooper. Flynn , avez vous une réponse ?
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Le Second Officier Jhons semble dépassé par la situation |
Le médecin survivant du vaisseau fit une moue :
- Peut être ne s'est-il pas vacciné. Je ne vois que cette explication.
Wilson, qui s'était penché sur le corps du scientifique, découvrit dans l'une des poches une petite boite qui révéla une seringue encore pleine. En voyant cela le Dr Flynn suggéra que l'ensemble de l'équipage du Montero se fasse vacciné car, si la souche était encore active, il était probable que plusieurs de ses membres aient été exposés au virus. Selon lui, plusieurs doses seraient encore disponibles dans le Médilab et il se proposa d'y accompagner quelqu'un pour les récupérer. Wilson et Miller échangèrent un regard:
- On peut toujours les récupérer et voir ensuite , réfléchit Miller à haute voix.
- Oui, c'est une idée comme une autre répondit Wilson. Quelqu'un peut me guider au Médilab afin de récupérer les vaccins ?
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Valérie Reid |
Le Dr Flynn (Marc) se proposa immédiatement ainsi que l'agent de liaison de la Weyland. La jolie blonde semblait porter un intérêt particuliers au docteur pour une raison inconnue, ou alors elle souhaitait simplement se joindre à Wilson, son alter ego sur le Montero.
Jusque là silencieuse, l'officier de sécurité de l'USCSS Chronus - Valérie Reid - prit la parole. Elle exprima le désir de retourner dans la salle des caissons afin qu'elle et ses compagnons puissent récupérer quelques affaires. Miller donna son consentement en constatant que Jhons, capitaine par le fait du vaisseau, se plaçait sans difficulté sous ses ordres:
- Faites donc cela. Wilson vous accompagnera jusqu'à la chambre des caissons. Puis tandis que vous vous équiperez, il se rendra avec le Dr Flynn et madame Clayton au médilab. Quant à moi je reste sur la passerelle afin de coordonner les équipes. Wilson, gardez l'oeil grand ouvert, on ne s'est pas où la saloperie se trouve. Elle a beau être de taille réduite, sa mâchoire doit faire des dégâts. Si l'occasion se présente, dégommez là.
Wilson opina du chef et prit la tête du groupe, tandis que Miller retournait à la console de commandement afin de contacter Davis toujours en attente sur le Montero.
La salle cryogénique - Pont A (P19)
Wilson était clairement nerveux tandis qu'il progressait à la tête du groupe de survivants en direction de la salle de cryogénique (P19). Chaque ombre pouvait dissimuler un danger mortel et il imaginait le néomorphe en embuscade, avide de lui exploser le crâne. Derrière lui, le groupe était silencieux et tendu, aux aguets. La marche était laborieuse car Wilson avait pris le temps de revêtir une vieille combinaison MK.50 afin de se maintenir à l'abri d'éventuels virus. La lourde combinaison était adaptée au vide spatial et non à la marche dans d'étroites coursives.
Le secteur des chambres cryogéniques atteint, Jhons activa la porte qui glissa silencieusement dans son rail. Le groupe y entra et pris soins de refermer le sas. Les membres d'équipage s'égaillèrent afin de récupérer leurs effets personnels. Pendant ce temps, Wilson jeta un œil à la salle d'examen attenante et y trouva 2 médikits personnels.
L'agent Clayton le rejoignit rapidement et échangea quelques mots avant l'arrivée du Dr.Flynn. Ce dernier comprit qu'il venait d'interrompre une conversation entre les deux représentants de la Weyland. Wilson ne parut cependant pas en prendre ombrage à la différence de Clayton.
Wilson finit par s'impatienter et il les invita à le guider jusqu'au médilab tandis que les autres membres d'équipage finissaient de se changer. Valérie Reid indiqua à Wilson qu'elle escorterait le second officier Jhons jusqu'à la passerelle dès qu'il serait prêt. Wilson acquiesça et il suivit Flynn qui était déjà sorti de la salle.
Le Médilab - Pont B (P21)
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Les bocaux renfermaient d'étranges spécimens |
Le médilab se situait sur le même pont que la passerelle - un niveau en-dessous - et se fut un Wilson essoufflé qui y arriva; la combinaison pesait vraiment son poids. La pièce contenait deux médipods Pauling. Le tube de plexiglas du premier était fissuré et brisé tandis que l'autre était toujours hermétiquement fermé mais l'intérieur était couvert d'une épaisse couche de sang séché. La salle contenait aussi des bocaux à spécimens, qui semblaient contenir quelque chose. Wilson avisa aussi une urne métallique ouverte posait sur l'un des bureaux ainsi qu'une mallette près d'un second bureau. le Dr Flynn indiqua qu'elle renfermait six seringues du remède à la souche Draconis 26. Wilson allait s'en saisir quand la voix terrifiée de Miller raisonna à l'intercom:
- Quelque chose essaie d'entrer sur la passerelle disait Miller sur le canal large de son communicateur. Je suis pas certaine que la porte tienne longtemps. Bordel , quelqu'un m'entend ?
- Ici Wilson. Je suis au médilab avec Flynn et Clayton. Je vous rejoins le plus vite possible Capitaine. Tenez bon.
Puis se tournant vers Flynn et Clayton.
- Vous deux, vous ne bougez pas d'ici avant que je revienne vous chercher
Sur la passerelle de commandement - Pont B (P20)
La capitaine écouta s'éloigner les pas de l'équipe de Wilson tout en activant son communicateur. Elle joignit tout d'abord Davis. La pilote, les pieds croisés et posés sur le tableau de bord, somnolait doucement en buvant de temps à autre une gorgée de caf chaud. Elle n'avait aucune conscience des évènements s'étant déroulé sur la passerelle avant que Miller ne l'en informe car cette dernière avait coupé son micro. Immédiatement, elle bascula en mode "alerte", prêtant une attention particulière à cette histoire de virus mutagène et à l'éventuelle présence d'une forme de vie étrangère. Tout en discutant, elle activa la fermeture du sas du Montero sans en informer la Capitaine. Elle fit ensuite son rapport: l'amarrage était stable et les voyants étaient au vert si on exceptait le zone ayant souffert de l'accident. Elle rapporta cependant que l'écho fantôme était réapparu brièvement, indiquant la présence d'un vaisseau qui n'existait apparemment pas.
Basculant ensuite sur un canal ouvert, Miller essaya de contacter Cham et Ryes afin de savoir si les réparations avançaient. Le silence lui répondit mais cela n'avait rien d'inquiétant car il était probable que les ouvriers bossant dans le conduit de purification d'air ne soient pas en mesure de capter le moindre message. Elle poussa un soupir et se laissa aller dans le fauteuil, en réfléchissant à une manière de ramener le vaisseau à bon port avec son équipage. Epuisée, elle sombra dans un demi-sommeil. Elle sortit de sa torpeur en entendant un bruit métallique comme une grille tombant au sol. Elle était incapable de déterminer le temps qui s'était écoulé et la peur lui nouait le ventre.
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Une porte blindée: la différence entre la vie et la mort. |
Elle se leva d'un bon et saisit son pistolet. Ses doigts frémirent de terreur et se contractèrent sur la crosse de son arme. Son regard allait de la porte de la passerelle grande ouverte au cadavre de Cooper. Quelle idiote ! pensa t-elle. Pourquoi n'as tu pas fermée cette foutue porte ! Tu veux finir comme lui !
Du corridor lui parvint une vague plainte comme un gémissement, suivit d'un clink, clink! évoquant le bruit d'une paire de griffes sur le métal. Miller bondit, priant pour atteindre la manette du sas avant que le monstre ne la trouve. Les portes métalliques coulissèrent doucement et dans le corridor la créature poussa un mugissement de rage. Alors que les panneaux se scellaient, un choc sourd retentit faisant hurler Miller. Une première bosse apparut, puis une seconde.
- Quelque chose essaie d'entrer sur la passerelle lâcha Miller sur le canal large de son communicateur. Je suis pas certaine que la porte tienne longtemps. Bordel , quelqu'un m'entend ?
- Ici Wilson. Je suis au médilab avec Flynn et Clayton. Je vous rejoins le plus vite possible Capitaine. Tenez bon.
Miller, terrifiée, voyait la porte se déformer à chaque nouveau choc. Puisse Wilson arriver avant qu'elle ne cède pensa t-elle.
Wilson remonta le corridor aussi vite que sa lourde combinaison le lui permettait. Il avait les poumons en feu et il ne cessait de se demander pourquoi personne d'autre n'avait répondu à l'appel de Miller. A l'approche de la coursive donnant sur la passerelle, il ralentit le pas et progressa aussi silencieusement que possible. Il pouvait désormais entendre les coups violents portés sur l'écoutille.
Il se glissa à l'angle du corridor et se risqua à regarder. Il entrevit une silhouette blanchâtre qui avait vaguement forme humaine tout en restant quadrupède. Sa taille devait être proche de deux mètres et son corps se terminait par une queue à la pointe acérée.
- Elle a grandit ! Mon dieu, elle a grandit.
Wilson considéra son fusil d'un œil absent, puis lentement recula dans le corridor. La peur le tétanisait, il doutait de pouvoir venir à bout d'un tel monstre. Il en était à ses réflexions quand le silence se fit. La créature malveillante s'était figée, tournant sa tête oblongue de droite à gauche. Wilson se prépara à l'inévitablement affrontement, mais contre toute attente lorsqu'il jeta un coup d'œil en direction de la passerelle, il eut la vision furtive d'une queue barbelée disparaissant dans l'obscurité du Chronus et de ses gaines techniques. Dès qu'il fut assuré que la monstruosité s'en était allé, il contacta Miller qui ouvrit la porte en retour.
- Qu'est ce que c'était Wilson ?
- La chose qui est sortie du professeur mais en beaucoup plus balaise ! Ce truc faisait au moins deux mètres. C'est dingue, je ne comprends pas comment c'est possible.
- Et ce truc se balade à bord ! Je crois que nos hôtes ne nous ont pas tout dit. Mais tout d'abord, il faut prévenir Cham et Ryes et leur demander de nous rejoindre ici, de même que tous les survivants du Chronus.
Miller avait recouvré son calme et entendait agir en professionnelle. Ce vaisseau représentait un sacré paquet de fric et si elle pouvait le ramener à Anchorpoint, elle toucherait probablement une belle prime et la retraite qui allait avec. De plus, il était impossible d'envisager un retour avec le Montero depuis la collision et la destruction des quartiers cryo. Elle se dirigea vers le siège de commandement d'un pas décidé et activa l'intercom général.
- Ici la Capitaine Miller, à tout l'équipage...
Miller fut interrompue par une Ryes hystérique:
- Elle a eu Cham ! Cham est mort, elle lui a arraché la tête !!!
- Ici Miller, calmez-vous Ryes ! Qu'est ce que vous racontez …
- Il y avait quelque chose en bas et elle a tué Cham ! Elle lui a broyé le crâne. Mon dieu, je veux quitter cet enfer. Je retourne au Montero.
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Un néormorphe serait une prise précieuse pour la Compagnie |
Poste de pilotage de l'USSCC Montero
- Ici la Capitaine Miller, à tout l'équipage…
- Elle a eu Cham ! Cham est mort, elle lui a arraché la tête !!! hurlait Ryes
- Ici Miller, calmez-vous Ryes ! Qu'est ce que vous racontez …
- Il y avait quelque chose en bas et elle a tué Cham ! Elle lui a broyé le crâne. Mon dieu, je veux quitter cet enfer. Je retourne au Montero.
Davis, qui avait entendu l'appel de détresse Miller sans pouvoir intervenir, se redressa vivement suite aux paroles de Ryes et elle prit une décision presque immédiatement. Elle enclencha l'ensemble des mesures visant à désarrimer le Montero du Chronus. Les Comms de l'équipage crépitèrent et la voix de Maman se fit entendre.
- Attention ! Attention ! Procédure de désarrimage engagée. Rétractation de l'ombilic en cours…
- Davis que faites vous ? hurla Miller. Je ne vous ai pas donné cet ordre !
- Désolée mais je ne laisserai aucun d'entres-vous monter à bord de mon vaisseau. Aucune foutue bestiole ne mettra le pieds dans le Montero et je ne prendrai pas le risque d'être contaminée !
- Espèce de salaud ! éructa Wilson. Ca se paiera !
- Davis, je suis presque là. J'ai ma combinaison ! Laisse moi monter par pitié ! cria Reys la voix chargée de désespoir.
Davis ignora les suppliques et coupa la communication afin de se concentrer sur les manœuvres délicates et nécessaires pour positionner le Montero à bonne distance du Chronus. Soudain de multiples voyants clignotèrent et la voie de Maman résonna :
- Dysfonctionnement du système de déplacement. Pannes en cascade imminentes. Surcharge du réacteur dans H moins 10 minutes.
La pilote resta un instant tétanisée, plongée dans l'incompréhension la plus totale. Mais pourquoi ? Puis elle comprit: la Compagnie ! Elle devait savoir et elle voulait s'assurer du retour du Chronus ! Quelle directives secrètes Miller avait-elle réellement reçues?
Mais le temps n'était pas à ces réflexions, machinalement Davis bascula le Montero en pilotage automatique pour l'éloigner suffisamment afin que, ni le Cronus, ni lui, ne soient pris lorsque l'autodestruction se déclencherait. Puis elle se rua à l'arrière du vaisseau et embarqua à bord de la vieille navette de secours Daisy et s'éjecta pour se diriger vers le hangar du Cronus.
- Ici Davis, à bord du Daisy. Ouvrez moi la porte du hangar afin que je puisse atterrir.
Lorsque le message retentit sur la passerelle, un sourire mauvais ourla le visage de Wilson.
- Laissons le crever dans sa foutue navette ! Ce type nous a abandonné à la mort !
Miller hésitait, elle ne pouvait pardonner l'action de Davis qui les avait effectivement froidement condamnés mais elle était lucide. Elle avait besoin de la pilote pour ramener le Chronus à bon port. Certes l'officier en second Jhons connaissait probablement tout de son vaisseau et serait en mesure d'en prendre les commandes.
- Je suis d'accord avec vous mais nous n'avons pas le choix. Nous avons besoin d'elle pour ramener le Cronus à Anchorpoint.
Le pont fut brièvement illuminée lorsque l'USCSS Montero explosa dans un silence total quelques minutes plus tard. L'onde de choc secoua le lourd vaisseau scientifique mais sans faire de dommage. Miller resta un instant immobile, plongée dans ses pensées
- Des millions de crédits d'Hélium-3 viennent de partir en fumée. La compagnie va nous en tenir responsable de la perte de la cargaison.
Wilson ne pouvait lui donner tort et acquiesça. Miller déclencha l'ouverture des portes du hangar:
- Très bien Davis. Vous pouvez atterrir mais nous aurons une petite discussion ensuite.
Alors que Davis accusait réception du message, l'agent Valérie Reid faisait son entrée sur la passerelle avec Jhons, portant un sac mortuaire, suivit quelques instant plus tard de Ryes et du Dr Flynn.
Dans le Hangar du Cronus- Pont D (P26)
Davis maudissait ce retournement de situation. Elle était désormais tributaire de la décision de ceux qu'elle avait abandonnés quelques minutes plus tôt. Son soulagement fut grand quand Miller accéda à sa demande et que la porte du hangar s'ouvrit pour accueillir le Daisy.
Les opérations de décompression prirent cependant quelques minutes et Davis fut violemment secouée lorsque l'onde de l'explosion frappa le Daisy.
La vieille navette se posa enfin et Davis se calla dans son fauteuil pour souffler. Il était hors de question pour elle de sortir du Daisy pour l'instant et elle le fit savoir à Miller. Elle ne déviait pas de sa position: l'espace était plus étroit mais aucun virus, ni aucune créature ne s'y trouvait.
Au bout d'une vingtaine de minutes, la pilote repéra un mouvement dans les ténèbres du hangar. Immédiatement elle alluma les phares du Daisy. L'abomination qui avait tué Cham s'avançait d'un pas rapide vers la navette. Elle avait probablement été attirée par le bruit. Davis était à la fois fascinée d'une façon morbide et écœurée par ce qu'elle voyait.
- Ici Davis, pour la passerelle. La saloperie qui a tué Cham est avec moi dans le hangar.
- Ici Miller, bien reçu. Restez prudent, elle vous mettrait en pièce rapidement.
- Capitaine dit Ryes, si elle est dans le hangar nous devrions ouvrir la porte du hangar en mode d'urgence, sans opération d'équilibrage de pression. La créature serait éjectée dans l'espace. Le Daisy étant arrimé électromagnétiquement il ne risque rien.
- Davis, vous avez entendu ?
- Pas d'hésitation. Il y a deux tout-terrain ici et ils seront aspirés aussi. Mais c'est sans conséquence.
Millers se tourna vers le second officier:
- Jhons, vous pouvez faire ça ?
- Bien sûr capitaine. Il suffit de contourner les protocoles de sécurité via la procédure d'urgence.
Après de très longues minutes, il appuya sur le bouton du sas d'ouverture du sas donnant sur l'espace. Instantanément, tout l'air contenu dans le hangar ainsi que les deux véhicules furent aspirés vers le vide. La créature suivit le mouvement sans aucune possibilité de s'y soustraire, tournoya dans le vide et se perdit dans les profondeurs de l'espace …
Embarquement pour l'acte 3
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