LOSTS LANDS - la Vallée des Impis 10

 Dernière ligne droite

La nuit s'achevait et le ciel moutonnait à l'est. Le bourdonnement des insectes était assourdissant. Lentement le camp s'éveilla, les hommes sortant de leurs tentes. Une odeur de café flottait dans l'air car le fourrier Ignatus était debout depuis plusieurs heures déjà. Il avait préparé le petit déjeuner et offert le café aux dernières sentinelles postées. Le lieutenant Wereker était de bonne humeur car selon toute vraisemblance, sa compagnie devrait quitter cette vallée maudite en fin de journée. 

Une heure après le levé du jour, la colonne se mit en marche guidé par l'éclaireur ndébélé Bakara qui semblait de plus en plus nerveux alors que les heures s'égrenaient. Le capitaine Frobisher rejoignit le grand guerrier. Dans le langage imagé de sa tribu, Bakara expliqua que la densité de l'air avait changé. Il était certain que quelque chose était là, qui guettait, menaçant, irradiant un terrible danger. Frosbisher, conscient que son éclaireur plongeait dans des zones trop mystiques pour lui, rejoignit le lieutenant et évoqua plus prosaïquement la possibilité d'une embuscade tendue par des indigènes. Le mot remonta toute la colonne et les soldats vérifièrent que leurs armes étaient bien chargées tout en scrutant plus intensément la forêt.

Une dernière étendue sauvage à traverser avant le triomphe de l'Empire.

On était maintenant au plus fort de la chaleur et à quelques distances de la colonne anglaise, l'ombre rampait sous les arbres. Elle avait soif du sang des profanateurs. Elle avait surgi des ténèbres à l'appel du grand prêtre tcho-tcho et n'y retournerait qu'une fois qu'elle aurait accompli sa mission et que tous les anglais auraient été sacrifiés aux Grands Anciens.

Mais entre la victoire et la colonne, des rencontres potentiellement mortelles.

Dans son sillage, la jungle se figeait dans un silence terrifié, comme si chaque créature de la plus forte à la plus faible, avait soudain craint pour son existence. Ce que le singe, la panthère, le serpent savaient, les anglais l'ignoraient. Ils n'avaient pas la sagesse de se mettre à l'abri. 

L'infâme Shoggoth se révèle dans toute son horreur.

La créature apparut soudainement dans toute son horreur aux soldats du XXIVème.  “Nul ne saurait décrire le monstre ; aucun langage ne saurait peindre cette vision de folie, ce chaos de cris inarticulés, cette hideuse contradiction de toutes les lois de la matière et de l'ordre cosmique.”

Flottement dans les rangs impériaux.

C'était une chose terrible, "un conglomérat informe de bulles protoplasmiques, faiblement autolumineuses, avec des myriades d'yeux temporaires qui se formaient et se défaisaient comme des pustules de lumière verdâtre"  Le shoggoth se rua sur les soldats terrifiés. 

Le capitaine  Frobisher fait son devoir. 

Le capitaine Frobisher comprit que s'il se retirait, son escouade et lui seraient rattrapés et mis en pièce. Courageusement l'aventurier se prépara à encaisser la charge et le monstre fut sur lui en instant. Mais que peut un humain face à l'innommable ? Le capitaine fut projeté dans les airs comme une poupée de chiffon et retomba sur le sol immobile.

Cétait une vision de cauchemar et Sir Mortan Stanley était quelque peu dépassé par la situation. L'expédition ne pouvait échouer si prêt du but ! 

La ligne de feu s'organise

Il regroupa alors ses hommes en une ligne de feu parfaite. Le monstre était à une portée de tir raisonnable mais le risque de toucher le capitaine Frobisher était réelle.  La salve de tir frappa la chair flasque du monstre mais n'eut pour unique effet que de le rendre encore plus furieux encore.

Le capitaine Frobisher se relève mais il reste sonné

Le capitaine Frobisher profita de la distraction du monstre pour se redresser mais il était toujours sonné et incapable d'engager un nouveau corps à corps.  La fin semblait proche pour le célèbre explorateur. Bien que confus, il entendit la voix calme mais puissante du sergent fourrier Ignatus.

L'abomination est cernée mais le capitaine est toujours en danger.

En effet, le sergent Ignatus rallia le caporal Marcus et ses hommes. "Baïonnette au canon soldats ! hurla t-il  et demi-tour pour la Reine et l'Empire."  Comme en réponse à cet ordre, le beuglement d'un troupeau de pachycephalosaurus retentit, tel le son d'un clairon monstrueux (Révélation d'un PR entré dans la LDV d'un soldat)

Troupeau de paisibles pachycephalosaurus s'avance dans la vallée

Evènement météo

Tandis que les hommes reprenaient courage une averse aussi violente qu'imprévisible s'abattit alors sur la jungle noyant les hommes sous une eau tiède et poisseuse  (Révélation d'un second PR entré dans la LDV d'un soldat). Les éléments semblaient se liguer contre les anglais. Mais il en fallait plus pour briser les soldats du XXIVéme Rgt.

Une troupe de Tcho-Tcho tombe sur les arrières de la colonne.

Alors que Sir Morton allait ordonné une seconde salve sur le shoggoth, une troupe de guerriers Tcho-Tcho difformes et monstrueux surgit dans le dos des anglais.

Les autochtones défendent les secrets de la vallée.

La ligne de feu britannique pivota pour faire face à cette nouvelle menace. Les soldats tirèrent en réaction à la charge des tcho-tchos qui furent fauchés en masse. Cependant l'un des humanoïdes parvient au contact et planta des dents taillées en pointe dans la gorge du soldat  Denis.

Le soldat Denis ne reverra jamais son suffolk natal.

Le soldat hurla de terreur tandis que le tcho-tcho lui arrachait la moitié de la gorge. Ses compagnons, révulsés d'horreur, fusillèrent à bout portant l'adepte des Grands Anciens qui rejoignit dans la mort sa victime.

De l'autre côté de la piste, le sergent Ignatus avait lancé la charge et le shoggoth était lardé de coups de baïonnettes et de machette. Un ichor noir et visqueux se déversait des nombreuses blessures subies par la bête.

La victoire revient à l'empire britannique.

Au milieu de l'amas tremblotant, le caporal Francis remarqua ce qui ressemblait à un cœur et, avec l'énergie du désespoir, il enfonça un pied de bon acier anglais dans l'organe palpitant.  L'abominable créature bascula vers l'arrière et commença à se dissoudre, sa forme contre nature se muant en liquide visqueux dans la mort. 

Le lieutenant Wereker stoppe l'attaque d'une seconde patrouille tcho-tcho.

Un dernier sursaut des monstrueux adorateurs des Grands Anciens prit la forme d'une charge désespérée des guerriers tcho-tcho. Les fusils Martin-Henry mirent un point définitif aux cris belliqueux des petites hommes difformes. Les troupes de la Reine Victoria avaient vaincu une nouvelle fois.

La colonne victorieuse sort de la vallée maudite.

Conclusion

La colonne anglaise sortit le 21 janvier 1879 de la mystérieuse vallée. Le chariot débordait de trésors et d'artefacts qui feraient  la gloire des explorateurs, et de chaque soldats présents durant le périple.  Le capitaine Frosbisher et lord Mortan Stanley quittèrent la colonne pour retourner directement au Natal, ne prenant avec eux que quelques étranges statuettes. Le plus gros du butin fut acheminait dans le camp anglais du lieutenant-colonel Pulleine au pied du mont Isandhlwana. le sous-lieutenant Wereker se présenta au rapport à 8h le 22 janvier 1879. Au même instant l'armée zouloue fut découverte par des éclaireurs du lieutenant Charles Raw à la poursuite de petits groupes de Zoulous dans une vallée, découvrant d'un coup les 20 000 hommes tranquillement stationnés en silence. D'étranges hommes difformes aux dents limés semblaient commander l'armée indigène. Ainsi commença la bataille d'Isandhlawa et ainsi disparurent toutes les preuves de l'existence de la vallée impie et de cette épopée.

La bataille eut lieu le "jour de la lune morte" et comme le rapporta un guerrier zoulou:  "Le ciel s'assombrit au milieu de la bataille ; nous pouvions toujours voir le soleil sur nous, ou sinon nous aurions crû avoir combattu jusqu'au soir. Puis nous pénétrâmes dans le camp, envahi par la fumée et les tirs. Après cela, le soleil réapparut. " 

Même l'Empire Britannique ne pouvait défier impunément les Grands Anciens qui avaient une nouvelle fois démontré leur toute puissance. 

Le chariot qui transportait des artefacts et des trésors d'une valeur incalculable disparu durant la bataille.